Présidentielle : les candidats soutiennent les communes, divergent sur les efforts d’économies

Publié le 23 mars 2017 à 12h01 - par

Les candidats à l’élection présidentielle ont affirmé mercredi 22 mars leur soutien appuyé aux maires et aux communes, mais ils divergent sur les efforts d’économie à demander aux collectivités lors du prochain quinquennat.

Présidentielle : les candidats soutiennent les communes, divergent sur les efforts d'économies

Les onze candidats en lice ou leurs représentants étaient auditionnés par plusieurs centaines de maires à la Maison de la radio à Paris, pour un grand oral organisé par l’Association des Maires de France (AMF), qui a réservé un accueil hostile à Emmanuel Macron.

L’AMF souhaite établir avec le prochain chef de l’État un « contrat de mandature » qui garantirait notamment aux communes la stabilité et la visibilité des ressources et des charges sur la durée du mandat.

« Nous attendons du futur chef de l’État qu’il entende que la méthode doit être partagée et que le contrat doit être inscrit dans la durée », a fait valoir le président de l’association, François Baroin (LR).

Venu préciser sa proposition d’exonérer 80 % de la population de la taxe d’habitation, très contestée par les maires, Emmanuel Macron a dû demander le « respect » aux élus locaux pour faire cesser les sifflets qui l’ont accueilli.

« L’État remboursera aux collectivités à l’euro près ces dégrèvements », a affirmé le candidat d’En Marche !, assurant les maires qu’ils « conserveront leurs pleins pouvoirs de taux, avec un principe : que les éventuelles augmentations ne seront pas prises en charge par l’État, mais par les contribuables ».

La taxe d’habitation constitue une part importante des ressources des communes. Nombre d’élus craignent que l’exonération de 80 % de la population constitue un manque à gagner pour ces collectivités que l’État ne compensera pas sur la durée.

S’il s’est engagé à ne pas baisser les dotations de l’État, Emmanuel Macron a demandé aux collectivités un effort de « 10 milliards d’euros d’économies » sur la durée du quinquennat.

« Qui peut croire que l’État sera en mesure de compenser intégralement et sur une longue durée 10 milliards d’euros » de pertes de recettes pour les collectivités ? a objecté François Fillon.

Changer d’objectifs et de méthode

Pour le candidat de la droite, la baisse « incontournable » des dépenses publiques doit faire l’objet d’une concertation. Il a proposé un objectif d’économie pour l’ensemble des collectivités de 1,5 milliard d’euros par an sur cinq ans, soit 7,5 milliards d’euros en fin de quinquennat.

Benoît Hamon est quant à lui catégorique : « Il n’y aura aucune baisse des dotations aux communes pendant la durée du quinquennat ». « Ceux qui prétendent redonner de la liberté aux communes en réduisant vos dotations et les postes de fonctionnaires » sont, selon le candidat socialiste, « irresponsables ».

Pour le souverainiste Nicolas Dupont-Aignon, comme pour François Cocq, élu de Champigny-sur-Marne, qui représentait Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), « il faut stopper la baisse de dotations », qui conduit certaines communes à réduire les services publics et les empêche de se développer.

Le sénateur FN David Rachline, qui représentait Marine Le Pen, a dénoncé la vision d’une France « avec quelques métropoles riches et une myriade de collectivités vivant sous perfusion ».

Jean Lassalle a plaidé pour un « projet Campagnes de France, Communes de France, grande cause nationale ».

À l’extrême-gauche, Nathalie Arthaud (LO) a exigé « que les dotations aux collectivités soient augmentées pour répondre aux besoins de la population ». Et pour Philippe Poutou (NPA), il faut « remonter les dotations de l’État ».

François Asselineau entend revenir à la dotation globale de fonctionnement (DGF) d’avant les baisses survenues depuis 2014, et Jacques Cheminade veut l’arrêt de ces baisses.

Dans un « manifeste », l’AMF demande aux candidats de s’engager sur plusieurs principes fondamentaux, comme la libre administration des collectivités, la fin de la prolifération des normes, et la concertation entre l’État et les collectivités pour définir et mettre en œuvre les politiques publiques.

 

Dominique Chabrol

 

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