Présidentielle : les maires ruraux font leurs propositions

Publié le 9 mars 2017 à 19h30 - par

Les maires ruraux ont présenté jeudi 9 mars leurs propositions aux candidats à la présidentielle, qui vont d’un statut de l’élu au développement du numérique en passant par l’égalité des habitants des villes et des campagnes dans l’attribution des dotations aux collectivités.

Maire - DGS, un fonctionnement ambigu

« À chaque élection présidentielle, nous avions coutume de rencontrer les candidats pour qu’ils nous présentent leurs programmes », a souligné devant la presse Vanik Berberian, président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) et maire de Gargilesse-Dampierre (Indre).

« Mais ce qu’ils nous disaient, ce n’était pas forcément ce qu’ils voulaient faire, mais ce qu’ils pensaient qu’on voulait entendre », a-t-il ajouté. « Cette année, on leur dit ce qu’on voudrait qu’ils fassent. »

L’AMRF qui fédère » quelque 10 000 maires a donc organisé des « états générEux de la ruralité » au sein de ses associations départementales pour réfléchir sur l’avenir du monde rural. Elle a dégagé 150 propositions qui seront adoptées lors de son congrès le 18 mars à Lyon. Ces dernières seront adressées aux candidats aux élections présidentielle et législatives.

« Notre proposition phare est de réviser la Constitution en vue d’intégrer l’enjeu de l’espace », a annoncé M. Berberian. Il a reconnu cette proposition « un peu utopique mais nécessaire » pour que la prise en compte des espaces et des territoires devienne une contrainte au même titre que l’égalité des citoyens devant la loi.

À côté de propositions classiques, comme la diminution des normes, le développement du très haut débit « qui doit rester une priorité » ou le droit à l’expérimentation, l’AMRF demande la révision du statut de l’élu pour mettre un terme à la disparité entre les élus communaux ruraux et les autres catégories d’élus, en particulier les conseillers départementaux et régionaux.

Elle préconise que les fonctionnaires siégeant dans des commissions n’aient plus de voix délibérative, mais seulement consultative. « Ils ne sont pas comme nous représentants du peuple élus au suffrage universel », a souligné M. Berberian. Elle considère aussi qu’il faut imposer à la SNCF de redéployer un maillage adapté aux territoires ruraux.

Soulignant que la dotation générale de fonctionnement (DGF) attribuée par l’État aux communes varie du simple au double, de 64 à 128 euros, en fonction de la taille de la commune, M. Berbérian a estimé que « plus rien ne justifie cet écart ». « L’AMRF demande que les habitants de campagnes soient regardés à égalité avec ceux des villes », a-t-il dit.

Pour lutter contre la désertification médicale, l’association préconise une réforme des études de médecine. « Actuellement les étudiants en médecine sont formatés hôpital ». Il n’a pas exclu non plus des mesures contraignantes. « Si l’incitatif ne marche pas, il faudra changer de braquet ».

M. Berberian a aussi appelé ses collègues maires ruraux à parrainer les candidats à l’élection présidentielle, « pour permettre l’accès au débat démocratique de citoyens ».

 

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