Ruralité : l’AMRF veut faire inscrire la dimension de « territoire » dans la Constitution

Publié le 4 novembre 2016 à 14h32 - par

Dans un ouvrage publié fin octobre, l’Association des maires ruraux de France (AMRF) et une vingtaine d’associations émettent les vœux qu’ils formuleront auprès des futurs candidats à l’élection présidentielle. Les maires ruraux souhaitent notamment que la dimension de territoire figure dans la Constitution.

Ruralité : l’AMRF veut faire inscrire la dimension de « territoire » dans la Constitution

À l’approche des élections présidentielles, l’Association des maires ruraux de France (AMRF) veut rappeler la place de la ruralité aujourd’hui, « à laquelle il faut offrir la même attention que notre pays a portée au développement des métropoles, en y consacrant ses moyens et son intelligence ». À côté de la qualité de vie, la ruralité est également capable de proposer développement local, aménagement du territoire et équilibre territorial, a rappelé Vanik Berberian, président de l’AMRF, lors de la publication d’un numéro spécial de la revue « Village », le 19 octobre, à l’Unesco. Intitulé « Le pouvoir des campagnes – La ruralité est une chance pour la France », il vise notamment à combattre une image étroite et arriérée des espaces ruraux, toujours tenace…

Associations et personnalités y présentent leur vision du monde rural, illustrée de nombreuses expériences qui placent au contraire les campagnes dans une démarche moderne et tournée vers l’avenir. Une petite vingtaine d’associations émettent des propositions* qui seront relayées auprès des candidats à la Présidence de la République.

Partant du principe qu’une moindre densité défavorise un territoire, les maires ruraux souhaiteraient qu’il en soit tenu compte, en modifiant la Constitution. En effet, l’article 2 fait exclusivement référence au « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », sans parler d’espace ni de territoire. Il conviendrait d’y introduire l’espace et la superficie, au même titre que l’égalité entre les citoyens, afin qu’ils soient obligatoirement pris en compte dans la réflexion collective et dans la réglementation.

Pour l’association Nouvelles ruralités, une loi d’orientation et de programme sur les territoires ruraux devrait faire pendant à la loi sur la politique de la ville de 2014 et consacrer une reconnaissance du fait rural, « trop longtemps occulté par l’émergence ou la prégnance du fait métropolitain ». Le Mouvement rural de jeunesse chrétienne souhaiterait que soient reconnus dans les territoires des lieux de réflexion et de montage de projets culturels et économiques, les « fabriques du monde rural ». Quant à l’Union nationale des maisons familiales rurales (MFR), réseau d’établissements de formation par alternance, elle estime qu’il faut miser sur les jeunes en tant que potentiel social et économique de l’avenir. Elle préconise des parcours de formation à l’échelle de territoires européens interconnectés, riches d’approches transversales.

Depuis mi-octobre, l’AMRF organise dans chaque département des « États généreux de la ruralité ». Ces débats se poursuivront jusqu’à la veille de l’élection présidentielle.

 

Martine Courgnaud – Del Ry

 
* Source : Le pouvoir des campagnes : Les 18 propositions des contributeurs, Association des maires ruraux de France, 2016


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