Pour une politique nationale de lutte contre la pauvreté des enfants

Publié le 6 mai 2013 à 0h00 - par

La Cnape réaffirme la nécessité de définir une politique nationale de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes, portée avec détermination par l’État.

Réuni le 11 avril, le conseil annuel des adhérents de la Convention nationale des associations de protection de l’enfant (Cnape) a dressé le constat de « l’absence d’une véritable politique nationale de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes en France ». Certes, les associations doivent se mobiliser pour lutter contre cette pauvreté, les salariés et les bénévoles repenser leur engagement, leur action, les pratiques professionnelles, le travail en réseau…, concède la Convention. « Pour autant, l’action des associations non caritatives, largement tributaires des financeurs publics, aussi nécessaire soit-elle, ne peut être qu’une réponse à cette problématique », insiste-t-elle.

Aussi, la Cnape réaffirme la nécessité de définir une politique nationale de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes, portée avec détermination par l’État, en s’appuyant notamment sur la recommandation de la Commission européenne du 21 février 2013 intitulée « Investir dans l’enfance pour briser le cercle vicieux de l’inégalité ». Une politique qui serait « déclinée avec cohérence et équité sur l’ensemble du territoire national ».

Portée et pilotée par un ministère identifié en charge de la politique de l’enfance et de la jeunesse, cette politique devrait fixer des objectifs nationaux, déterminer un programme d’actions, avec des échéances pour les atteindre, et s’appuyer sur une stratégie nationale clairement définie pour le mettre en œuvre, énumère la Cnape.

En outre, elle devrait « concerner tous les enfants vivant sur notre sol, sans dérogation aucune, que ce soit en métropole ou dans l’outre-mer ». Elle devrait, également, être « multidimensionnelle », de manière à couvrir tous les domaines concernant la vie quotidienne des enfants et contribuant à leur développement. Et la Convention de citer : la vie familiale, l’éducation, la santé, les loisirs, la culture et les sports. « Il importe de viser le bien-être et l’épanouissement personnel de chaque enfant dans une approche globale », plaide la Cnape. Enfin, la politique prônée par la Convention devrait faire l’objet d’un suivi et d’une évaluation régulière, assurés par un observatoire de l’enfance et de la jeunesse.

Le gouvernement actuel a lancé des pistes pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion, reconnaît la Cnape. Si la Convention salue ses initiatives, elle dénonce, néanmoins, « le manque de détermination et d’ambition concernant les actions définies en direction des enfants et des jeunes, compte-tenu de l’ampleur du problème et de son évolution inquiétante ces dernières années ».

Elle s’interroge, « non sans inquiétude », sur le projet de loi adopté dernièrement au Sénat concernant les familles ayant des enfants placés, « qui risque de précariser davantage celles qui sont le plus démunies, par le retrait systématique des allocations familiales, et préconise plutôt une étude des situations au cas par cas par le juge des enfants, sans règle a priori ».

En définitive, « il importe que tous les moyens soient déployés, sans délai, pour réduire cette pauvreté et en amortir les effets sur tous les enfants qui en sont victimes. Cette pauvreté est une atteinte aux droits fondamentaux des enfants. Il en va de notre solidarité, de notre cohésion sociale et de l’avenir de notre pays », conclut la Cnape.


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