Claude Guéant commente la RGPP face aux sénateurs

Publié le 31 mai 2011 à 0h00 - par

Le ministre de l’Intérieur et ancien secrétaire général de l’Élysée était auditionné ce 25 mai par la mission commune d’information RGPP.

Sénat

« Nécessaire », « réformatrice », pour dynamiser et « rendre meilleur le service public ». C’est ainsi que Claude Guéant a présenté la Révision générale des politiques publiques (RGPP) en introduction à son audition par les sénateurs de la mission commune d’information RGPP. « La préoccupation, c’est une meilleure maîtrise des finances publiques » a-t-il affirmé, évoquant la dette de l’État, de 1 600 milliards d’euros, et les 45 milliards d’euros annuellement consacrés au service de la dette. Soit deux fois, selon lui, le budget annuel de son ministère. « Cela mérite beaucoup d’attention et beaucoup d’efforts ». Mais grâce à la RGPP, l’État aurait économisé selon le ministre 7 milliards d’euros en 2011 par rapport à 2009. « Je salue l’investissement dont font preuve les agents de l’État » a-t-il dit, concédant en fin d’audition regretter un manque de concertation avec ceux-ci, un manque d’explication leur permettant de s’approprier la réforme. « On aurait dû en faire plus » a-t-il confié aux sénateurs, tant auprès des fonctionnaires que des élus locaux, assurant pour autant que la RGPP a « toujours été accompagnée voire précédée d’une analyse en profondeur du fonctionnement de l’administration », permettant une « réduction des effectifs sans impact sur le service public ».

Concernant son propre ministère et les 67 réformes qu’y implique la RGPP, 10 sont totalement mises en œuvre, 44 progressent, 4 doivent être ajustées, et 3 ont pris du retard. Les gains déjà réalisés correspondent à 900 temps pleins, plus une centaine pour l’OFII, Opérateur français de l’immigration et de l’intégration.

Face aux craintes des sénateurs quant à un relâchement réel ou supposé de l’État dans les territoires, Claude Guéant a répondu que l’assistance technique dont bénéficient les petites communes « continue à être prévue », mais que le rôle de l’État auprès des petites communes étaient parfois un « frein à la créativité des services d’ingénierie privés au service des collectivités, et du développement des territoires », assurant néanmoins que l’existence des sous-préfectures n’était pas remise en cause, sauf cas exceptionnel, là où il y aurait consensus pour leur fermeture. Il a notamment affirmé que les préfets de régions disposaient des moyens nécessaires à la coordination des politiques de l’État, réaffirmant que le choix avait été fait de « privilégier le niveau régional comme élément de cohérence et d’orientation » de celles-ci.

Sur la question de la continuation de la RGPP ou d’une éventuelle pause, il a répondu que la « question se pose », mais qu’à un certain point, l’État devait conserver une « masse critique » d’effectifs pour assumer son rôle.