Éducation : ce qu’il advient des 60 000 postes promis par François Hollande

Publié le 1 septembre 2016 à 12h00 - par

La promesse emblématique de François Hollande de créer 60 000 postes dans l’enseignement pendant son quinquennat sera tenue selon le gouvernement, un engagement dont doutent certains syndicats.

Éducation : ce qu'il advient des 60 000 postes promis par François Hollande

La répartition des nouveaux postes, après 80 000 suppressions décidées sous Nicolas Sarkozy, est programmée dans la loi sur l’école de 2013 : 54 000 postes équivalent temps plein (ETP) pour l’Éducation nationale (enseignants mais aussi CPE, personnels médicaux sociaux…), 5 000 postes dans l’Enseignement supérieur et 1 000 dans l’Enseignement agricole. Ils s’ajoutent au remplacement des personnels partant à la retraite.

Entre 2012 et 2016, ce sont 42 338 postes qui ont été budgétés pour l’Éducation, 740 pour l’enseignement agricole et 4 000 pour l’Enseignement supérieur, selon la rue de Grenelle. C’est avec le projet de loi de finances 2017, attendu fin septembre, que l’on pourra vérifier si tous les postes auront été budgétés.

La Cour des comptes calcule également 42 338 postes dans l’Éducation nationale entre les budgets 2012 et 2016.

Mais il ne suffit pas de les inscrire au budget pour que tous soient effectivement pourvus par des enseignants formés : certains postes sont dans les faits occupés par des contractuels, quand les concours d’enseignants n’ont pas fait le plein dans des zones peu attractives ou des matières « déficitaires » comme les mathématiques et l’anglais.

« Sur les 31 627 postes créés entre 2012 et 2015, 27 668 ont été effectivement pourvus », précisent ainsi les sages de la Cour des comptes dans leur rapport sur le budget 2015.

« Pour tenir les 60 000 postes, il faudrait recruter entre 11 000 et 12 000 postes en 2017. On n’y arrivera pas, sauf à comptabiliser les assistants d’éducation » ou surveillants, estime Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.

« On ne peut pas faire le procès à François Hollande de ne pas avoir tenu sa promesse, la programmation a bien été faite », considère Christian Chevalier, du syndicat d’enseignants SE-Unsa, même s’il y a des postes budgétés non pourvus en raison « ici ou là de difficultés de recrutement ».

Parmi les 54 000 postes pour l’Éducation, la répartition prévue ne sera pas forcément respectée : pour le dispositif « plus de maîtres que de classes » pour lequel 7 000 postes étaient programmés, « on atteindra péniblement les 3 500 » car « il a fallu répondre à la hausse démographique », explique M. Chevalier. La relance de la scolarisation des moins de trois ans est plus lente que prévu.

À noter qu’il y a deux façons de comptabiliser les fonctionnaires stagiaires, autrement dit ceux qui ont réussi les épreuves d’admissibilité au concours et effectuent leur deuxième année de master tout en enseignant. Du point de vue budgétaire, ils comptent pour un poste car ils touchent un salaire complet. Sur le terrain, ils occupent un demi-poste et ont vocation à occuper un poste complet une fois titularisés l’année suivante.

Dans le supérieur, les universités sont autonomes. Elles disposent d’une autorisation à embaucher mais certaines n’en ont pas fait pleinement usage, en raison de difficultés financières.

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