Fonction publique territoriale : le président du Conseil supérieur pointe « une rentrée inquiétante »

Publié le 7 septembre 2017 à 9h25 - par

CSG, point d’indice, réduction des emplois aidés… : le président du Conseil supérieur de la Fonction publique territoriale (CSFPT), Philippe Laurent, a qualifié mercredi 6 septembre la rentrée d’« inquiétante », se demandant si le gouvernement entend « déstabiliser » le système « au point qu’il s’autodétruise ».

Fonction publique territoriale : le président du conseil supérieur pointe "une rentrée inquiétante"
Copyright © Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT)

C’est une « rentrée inquiétante car on ne voit pas bien quelle est la philosophie du projet gouvernemental, si c’est quelque chose de court terme », a dit M. Laurent, maire UDI de Sceaux, devant la presse.

« Les efforts de court terme peuvent être acceptés dans le cadre d’une stratégie claire, mais là on ne sait pas ce qu’est le service public, ça ne transparaît pas dans le discours. Or, c’est une caractéristique forte du modèle français. Si on ne veut plus de ce modèle-là, il faut le dire, il ne faut pas faire semblant », a-t-il ajouté.

Il a dénoncé « l’ambiguïté » du discours présidentiel et gouvernemental « qui pourrait laisser penser qu’il y a une volonté de déstabiliser le système suffisamment pour qu’il s’autodétruise ».

Concernant la hausse de la CSG notamment, que l’État envisage de compenser pour les fonctionnaires qui ne bénéficieront pas de la baisse des cotisations salariales en raison de leur statut, M. Laurent a mis en garde contre les « inégalités » risquant de toucher les agents territoriaux, qui vont devoir payer « 600 à 700 millions d’euros en plus ».

Cette compensation « sera-t-elle obligatoire, auquel cas elle est forcément financée par l’État, ou l’État laissera-t-il aux collectivités le soin de compenser et de payer ? », s’est-il demandé.

Si c’est du ressort de la libre administration, « il y aura des inégalités en fonction de la richesse des collectivités », et « il est évident que l’État ne compensera pas », a-t-il dit.

S’agissant de la « décorrélation » de la valeur du point d’indice envisagée par le gouvernement – qui différencierait le système de rémunération entre fonctions publiques d’État, hospitalière et territoriale – elle signerait, selon lui, « la fin de la Fonction publique territoriale », en donnant lieu à « une surenchère entre les collectivités ».

Interrogé sur la réduction des emplois aidés annoncée par le gouvernement, qui va toucher nombre de collectivités et d’associations, M. Laurent a défendu leur « utilité », raillant « la duplicité des discours » sur le sujet et dénonçant la « brutalité de la méthode ».

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