52 % des fonctionnaires interrogés s’estiment reconnus dans leur métier, contre 54 % dans l’édition précédente publiée en avril dernier. Surtout, 13 % des sondés se disent « pas du tout » reconnus alors qu’ils étaient 8,5 % dans ce cas trois mois avant selon une étude réalisée par le cabinet Ellipsa pour le compte de Préfon auprès de 321 personnes âgées de 18 ans et plus.

La désillusion est particulièrement forte chez les jeunes agents. 67 % des répondants âgés de moins de 35 ans ne se sentent pas valorisés dans leur fonction, contre 50 % en avril 2015. Soit une baisse de 17 points en l’espace d’un trimestre. Le manque de reconnaissance est tout aussi prégnant chez les fonctionnaires hospitaliers : 67 % d’entre eux ne se jugent pas reconnus.

Contrairement aux idées reçues, le problème ne semble pas venir de la rémunération. 40,7 % des agents publics trouvent leur traitement « correct » par rapport aux salaires pratiqués dans le secteur privé. 5,2 % s’estiment même mieux payés. Paradoxalement, si 66,23 % pensent que le secteur public est moins attractif qu’avant, la portion était de 69,28 % en avril. Le recul est encore plus marqué chez les fonctionnaires territoriaux (67 % contre 73 % trois moins plus tôt).

En réalité, c’est le manque de moyen qui semble expliquer le sentiment de non-reconnaissance. 52 % estiment ne pas disposer de moyens suffisants pour mener à bien leur mission, en hausse de 5 points de plus que dans l’étude précédente. Là encore, ce sont les jeunes les plus critiques : 67 % jugent ne pas travailler dans de bonnes conditions (50 % en avril 2015).

Retraite : une source d’inquiétude croissante

L’inquiétude des agents de la fonction publique à l’égard de leurs retraites ne s’arrange pas. 55,3 % des sondés se déclarent inquiets quand ils pensent à cette période de leur vie selon le dernier baromètre de Préfon rendu public le 19 octobre 2015 et mené en août dernier auprès d’un échantillon représentatif de 427 personnes. Dans le précédent baromètre réalisé en mai 2015, le pourcentage était de 53,5 %. Soit une hausse de 1,8 point en l’espace de trois mois.

Ce sont les fonctionnaires âgés de 35 à 49 ans qui se montrent les plus angoissés (66 %). Reste que si les agents de moins de 35 ans se montrent légèrement moins fébriles (57 %), les « très inquiets » représentent 14 % de cette classe d’âge, contre 7 % chez les 35-49 ans et 8 % chez les 50 ans et plus.

Les fonctionnaires hospitaliers sont les plus soucieux (67 %), devant leurs collègues de la fonction publique territoriale (64 %) et ceux de la fonction publique d’État (52 %). Logiquement, les locataires sont nettement plus inquiets que les propriétaires (64 % contre 52 %). Ces derniers peuvent espérer ne plus avoir de mensualités de remboursement à payer lorsqu’ils arriveront à la retraite.

Plus étonnant : si 56 % des agents qui n’épargnent pas s’inquiètent pour leur retraite, le ratio grimpe à 71 % pour ceux mettant de côté moins de 100 euros par mois. Le pourcentage est ensuite inversement proportionnel à la capacité d’épargne. 58 % des fonctionnaires thésaurisant 100 à 499 euros par mois sont inquiets, 47 % entre 500 et 1 000 euros par mois et 39 % au-delà de 1 000 euros par mois.

En réalité, si les agents publics semblent si préoccupés quant à leur retraite, c’est souvent par ignorance. 23 % ne savent ainsi pas quand ils vont quitter la vie active. Le pourcentage bondit à 72 % chez les fonctionnaires de moins de 35 ans. 54,4 % des agents interrogés ignorent combien ils vont toucher à la retraite. Chez les moins de 35 ans, on arrive même à 100 % ! Toutefois, 81 % des 35-49 ans sont dans ce cas. 41 % des 50 ans et plus ne savent pas non plus quel va être le montant de leur pension de retraite. Autant d’interrogations qui alimentent l’inquiétude.

Pour en savoir plus : Les fonctionnaires et la fonction publique, Résultats du baromètre de la fonction publique d’octobre 2015, Préfon, 11 décembre 2015

Source : Baromètre Préfon