Les rapports sociaux au travail à l’épreuve de l’individualisme et des comportements hostiles

Publié le 22 juillet 2016 à 8h00 - par

Une étude de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, publiée en juin 2016, présente différents aspects des rapports sociaux au travail.

Les rapports sociaux au travail à l'épreuve de l'individualisme et des comportements hostiles

Pour tout comprendre

L’analyse aborde six axes de réflexion : les formes de coopération au sein du collectif de travail, les relations avec le public, les exigences émotionnelles, les différentes formes de désaccords et de violence au travail et les situations de tensions aux agressions. Les données ont été collectées en 2013. Elles permettent de mieux connaître les conditions de travail notamment au sein du secteur public. Et conformément au nouvel indicateur pris en compte dans les bilans sociaux 2016, un rapport de situation comparée est établi pour favoriser l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes.

Des relations au travail correctes malgré une montée de l’individualisme

Les relations des salariés avec les collègues et les supérieurs sont considérées comme bonnes. 65,7 % des salariés déclarent être aidés par leurs supérieurs hiérarchiques s’ils ont du mal à faire un travail délicat ou compliqué. Les collèges s’entraident majoritairement entre eux pour appréhender un travail jugé complexe. Les hommes et les femmes ont un même ressenti dans ce domaine. 52,7 % des salariés sont d’accord pour dire que leurs collègues les aident à mener leurs tâches à bien et 48,7 % pour dire qu’ils sont amicaux. Bienveillance et appui entre collègues sont ainsi de mises même si ce constat est moins partagé chez les salariés femmes.

Les salariés considèrent bénéficier d’appui et d’attention de la part de leur supérieur hiérarchique. 53,5 % d’entre eux estiment que leur supérieur prêtent attention à ce qu’ils disent et qu’ils peuvent les aider à mener leurs tâches à bien. 32 % des salariés déclarent travailler toujours seuls, c’est en particulier le cas chez les femmes salariées (37,4 %). Plus de 25 % des salariés, qu’ils soient des hommes ou des femmes déclarent, que depuis un an, certaines des personnes avec qui ils travaillent ont changé. La majorité des salariés hommes ou femmes 59,3 % n’éprouvent plus le sentiment de faire faire partie d’une équipe durant leur travail.

12,5 % des salariés estiment que la supervision du travail d’autres salariés est leur tâche principale (16,7 % chez les hommes contre 8,3 % chez les femmes salariées). La grande majorité des salariés déclarent passer la plus grande partie de leur temps de travail dans l’établissement qui les emploie. 11 % d’entre eux sont adhérents à une organisation syndicale (10 % pour les femmes, 12 % pour les hommes). Moins de 30 % des salariés (hommes ou femmes) ont participé, au cours des douze derniers mois, à une discussion autour du travail avec un représentant du personnel.

Des exigences émotionnelles qui se multiplient

70,8 % des salariés sont en contact direct avec le public. Ce pourcentage est plus élevé pour les salariés femmes (78,4 %). Le contact est majoritairement (68,5 %) de vive voix en face à face avec le public ou par téléphone (26,7 %). Souvent les salariés accompagnent des personnes en situation de détresse au cours de leur  travail et sont amenés à devoir calmer des gens. 12,9 % des salariés cachent leurs émotions et 5,8 % évitent de donner leur avis, leur opinion. 2,4 % des salariés disent avoir toujours peur pendant leur travail pour leur sécurité ou pour celle des autres.

78,9 % des salariés abordent collectivement les questions d’organisation du travail. Et pour 54,4 % d’entre eux, ces discussions ont lieu au cours de réunions organisées. Des désaccords et tensions sont constatés dans le  travail pour 50 % des salariés. Ils ont lieu en majorité avec leurs collègues sur la façon de bien faire leur travail. Ils interviennent également avec la hiérarchie sur la même raison. 43,4 % des salariés en contact avec le public vivent des situations de tension avec le public. 18,3 % des salariés ont été victimes, dans le cadre de leur travail au cours des douze derniers mois, d’une agression verbale de la part du public.

37 % des salariés déclarent avoir fait l’objet de comportements hostiles dans le cadre de leur travail au cours des douze derniers mois. Parmi eux, 12,8 % pensent que c’est en raison de leur sexe. Le comportement hostile auquel les salariés sont le plus confrontés est le fait d’être ignorés par une ou plusieurs personnes qui se comportent comme s’ils n’étaient pas là. Les comportements hostiles émanent d’une ou plusieurs personnes de leur organisation.

Ces constats démontrent toute l’utilité pour un employeur public d’appréhender les risques psychosociaux (stress, harcèlement, agression…) au même titre que les risques physiques. Cela leur permettra de faire progresser le travail en collectif pour une amélioration constante de la qualité de service public rendu.

 

* Source : Les rapports sociaux au travail, Enquêtes Conditions, Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, numéro 20, juin 2016


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