Retour sur le Salon de l’emploi public

Publié le 29 juin 2011 à 0h00 - par

Le Salon de l’emploi public se tenait du 16 au 18 juin Porte de Versailles, réunissant quatre-vingt exposants, dont une grande majorité de collectivités territoriales ayant des postes à pourvoir. Parmi lesquelles le département de l’Eure, la communauté d’agglomération de Grenoble, la ville d’Alfortville, la région Nord Pas-de-Calais, et le couple ville/communauté urbaine de Toulouse.

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Un décalage entre l’offre et la demande

Fonctionnaires en quête de mobilité ou lauréats de concours, les collectivités vous tendent les bras. C’est un des principaux enseignements que l’on peut tirer de ce Salon, à en croire les différents responsables de recrutement rencontrés. « À compétence égale, on privilégie un statutaire à un contractuel » explique-t-on du côté de Grenoble Alpes Métropole. Même son de cloche pour la région Nord Pas-de-Calais : « Beaucoup de gens qui viennent sont des demandeurs d’emploi. Dans ce cas-là, on les renvoie vers le CNFPT et les concours ». « On cherche à pérenniser les postes » explique-t-on du côté de la ville de Toulouse. « La plupart des gens qui s’adresse à nous sont encore extérieurs à la fonction publique. Il y a un certain décalage entre les profils que l’on recherche et ceux des personnes qui viennent nous voir » explique Alexandrine Carrié, chargée de recrutement et mobilité pour le département de l’Eure. En clair, les collectivités de toute nature privilégient les agents souhaitant changer d’employeur ou fraîchement détenteurs d’un concours sur les contractuels potentiels, qui représentent pourtant l’essentiel des personnes venues les voir. Avis aux titulaires tentés par la mobilité !

Des profils bien ciblés, et surtout techniques

Les collectivités recrutent, mais elles recrutent dans des secteurs précis. « On recrute 400 à 500 personnes par an pour la ville et la communauté urbaine » explique Jean-Marc Bessede, chargé de recrutement à la ville et à la communauté urbaine de Toulouse, qui ont la particularité d’avoir mutualisé leur DRH. « On recherche des compétences techniques en lien avec les missions de la CU, dans le développement urbain, durable. Surtout des métiers techniques » poursuit-il. Même constat à Grenoble Alpes Métropole, qui compte plus de 300 métiers, qui attirent plus ou moins. « Là où il est difficile de recruter, c’est dans les marchés publics, les carrières et paies, sur des métiers très pointus. Ce qui attire le plus, c’est l’assistance sociale, l’environnement, la collecte de déchets, les métiers du secrétariat, les transports. Avec le passage de 27 à 55 communes, et en communauté urbaine, on récupère de nouvelles compétences, telles l’eau, le tourisme, et on cherche donc de nouveaux profils ». En Nord Pas-de-Calais, les « métiers en tension » relèvent plus de la compétence portuaire de la région, qui gère les ports de Calais et Boulogne-sur-Mer. « On recherche des éclusiers, des ingénieurs portuaires ». Les métiers techniques ont donc la côte.

Des méthodes de recrutement différentes

Au Salon de l’emploi public, toutes les collectivités recrutent, mais chacun a sa manière propre. Ainsi à Grenoble Alpes Métropole, on ne prend pas les CV des candidats sur place. « Si ils sont vraiment motivés, ils enverront une lettre de candidature. Et puis on ne peut pas repartir avec 600 CV dans les valises » expliquent Dominique Chavance et Alexandra Delpino, respectivement responsable et assistance recrutement, pour qui le salon est une « opération de communication ». À l’opposé, la région Nord Pas-de-Calais a mutualisé son stand avec la ville de Lille, la communauté urbaine de Lille, et le département du Nord. « On mutualise les coûts, et ça permet d’échanger les CV selon le profil des candidats et les compétences de chaque structure ». Pas question de laisser filer un candidat intéressant. Il en va de même pour les entretiens réalisés sur le salon : certaines collectivités y voient l’opportunité de faire un premier tri, d’autres n’en voient pas l’intérêt. « Ceux qui viennent pour postuler, nous les redirigeons vers notre site internet. Nous sommes venus présenter notre politique de recrutement. Mais nous ne faisons pas d’entretien. Étant donné la forte technicité des postes, ça serait plutôt difficile » considère-t-on à Toulouse. Moins contrainte par cette technicité propre aux grandes structures, la ville d’Alfortville (45 000 habitants) a elle opté pour les mini-entretiens. « Nous faisons des recrutements concrets. Il y a une quinzaine de postes à pourvoir, nous avons récupéré une vingtaine de CV en une journée, parmi lesquels cinq ou six profils intéressants. Et les mini-entretiens, ça permet de voir si ça accroche ou pas du tout. Le salon permet de décloisonner le recrutement » explique Joséphine Soubeyrand, chef du service recrutement et formation.

Pour séduire les agents potentiels, tous les arguments sont bons

« Les gens s’intéressent à un poste avant de s’intéresser au cadre de vie » résume Guillaume Samyn, gestionnaire emploi pour la région Nord Pas-de-Calais. Mais pour attirer les meilleurs agents, tous les arguments sont bons. Ainsi dans l’Eure, on table notamment sur l’aspect rural du département, « à une heure de Paris », et une qualité de vie attractive. Pour Grenoble, la montagne et le dynamisme de la région trustent les spots publicitaires qui passent en boucle sur les écrans. « Beaucoup se découragent du fait de la distance de Paris » y constate-t-on pourtant. Un problème que ne connaît pas Alfortville, « en ligne directe avec le RER D, une ville dynamique, avec un superbe centre aquatique, une politique enfance intéressante, reconnue par l’UNICEF » y insiste-t-on. Le Salon de l’emploi public prend alors presque des airs de salon du tourisme, mais pas que : les conditions de travail – et de rémunération – restent l’argument choc. « Pour recruter, c’est la loi des salaires. Et là, à chacun sa stratégie. Chez nous, les salaires sont bons, mais il n’y a pas de treizième mois. Chez d’autres, c’est l’inverse » poursuit Guillaume Samyn. Dans l’Eure, l’avancement est aussi un critère de séduction. « L’avancement par échelon se fait au minimum de temps requis, soit une année. Et les collectivités ont une marge de manœuvre indemnitaire. Dans notre structure, nous sommes dans une bonne moyenne. Peut-être les primes sont-elles inférieures à celles versées à Paris, mais elles sont bien meilleures qu’ailleurs ». Cadre de vie ou conditions de travail ? Compte-tenu de la multitude d’employeurs que compte la fonction publique territoriale, nul doute que chacun y trouvera son compte.


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