Insertion par l’activité économique : le cri d’alerte des réseaux associatifs !

Publié le 7 avril 2011 à 0h00 - par

Les réseaux de l’insertion par l’activité économique s’inquiètent des « difficultés croissantes » vécues par les différentes structures de ce secteur.

« L’insertion est en danger ! », clament en chœur, une nouvelle fois, l’Association nationale des acteurs du Chantier école, le Comité national des entreprises d’insertion (CNEI), la fédération COORACE et la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS). Les quatre têtes de réseau de l’insertion par l’activité économique (IAE) ont donc saisi, le 4 avril, le Conseil national de l’insertion par l’activité économique (CNIAE). Ces réseaux exigent que « des solutions soient rapidement trouvées face aux difficultés croissantes que rencontrent les entreprises d’insertion, les ateliers et chantiers d’insertion, les entreprises de travail temporaire d’insertion et les associations intermédiaires ». Par la lecture d’une déclaration commune en ouverture de la séance plénière du CNIAE, ils ont dénoncé « un désengagement progressif de l’État pour l’insertion par l’activité économique ». Aussi, ils demandent « instamment » au président de ce Conseil, Yves Censi, d’alerter sur ce sujet le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, Xavier Bertrand, qu’il doit rencontrer très prochainement.

Depuis plusieurs mois, l’État refuse tout dialogue avec les réseaux de l’insertion par l’activité économique, déplorent ces derniers. « Et ce malgré le chômage qui touche aujourd’hui 4,3 millions de personnes, l’annonce du président de la République de débloquer une enveloppe de 500 millions d’euros pour renforcer l’accompagnement des demandeurs d’emploi de longue durée ou encore la mobilisation, à l’automne dernier, de 340 députés et sénateurs pour que soient réévalués les moyens alloués à l’IAE dans le projet de loi de finances 2011 », soulignent les quatre têtes de réseau.
« Face à un État qui, par sa fin de non recevoir, met en péril le travail réalisé par près de 3 500 structures d’insertion qui proposent, chaque année, 275 000 solutions d’insertion vers et dans l’emploi durable », estiment les réseaux, ceux-ci « ne décolèrent pas ». Selon eux, ce statu quo risque, à court terme, d’avoir « des conséquences dramatiques ». À savoir : diminution progressive de l’offre d’insertion, baisse de la qualité de la mission d’insertion, absence de réponses adaptées aux demandeurs d’emploi les plus éloignés du marché du travail…

Pourtant, les structures d’insertion apportent des réponses collectives aux nouvelles problématiques de l’emploi et de l’exclusion en développant des solutions innovantes et des modèles économiques viables, rappellent les quatre réseaux de l’IAE. Ces structures constituent, « sur le territoire, un atout essentiel au développement de l’emploi, de l’insertion et de la cohésion sociale. Leur efficience n’est d’ailleurs plus à prouver ». Les réseaux en veulent pour preuve les nombreuses études réalisées en la matière par le CNIAE, l’Avise ou la Direction générale de l’emploi et de la formation professionnelle (DGEFP) du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé.
La prochaine saisine de la Cour des Comptes sur l’analyse comparée des coûts des politiques publiques de l’emploi « ne devrait pas déroger à cette règle et confirmer l’intérêt majeur de l’IAE en matière d’inclusion active et de cohésion sociale », assurent, confiants, les réseaux. Pour eux, la balle est désormais dans le camp de l’État. En effet, « les structures d’insertion ne pourront pas indéfiniment continuer à innover et développer des projets, mobiliser les acteurs locaux et nouer des partenariats avec les branches professionnelles pour favoriser l’insertion professionnelle et sociale des salariés qu’elles accompagnent, si elles n’ont pas les ressources nécessaires de la part de l’État et des collectivités pour mener à bien ces ambitions », préviennent-ils. « Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre », tonnent les réseaux de l’IAE, qui « n’ont plus qu’à espérer que l’État daigne retrouver l’audition dans les prochaines semaines ».

Pour en savoir plus :

Guide pratique de l’insertion, coordonné par Valérie Osmont, publié aux éditions Weka.