La Fnars appelle à « repenser les minima sociaux »

Publié le 11 octobre 2012 à 0h00 - par

La Fnars a présenté, début octobre, une nouvelle enquête sur le RSA menée auprès des travailleurs sociaux de son réseau. Présentation des résultats.

Pour la troisième année consécutive, la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars) a mené une enquête sur le RSA auprès des travailleurs sociaux de son réseau. Celle-ci met, une fois de plus, en lumière les difficultés du RSA à atteindre ses objectifs d’insertion des bénéficiaires. « Son impact sur l’accès à l’emploi reste  : contrairement à ce qui a sous-tendu la mise en œuvre de ce dispositif, le chômage ne relève pas d’un acte volontaire, commente la fédération. L’incitation financière ne suffit pas seule à la reprise d’une activité. Elle doit aller de pair avec un accompagnement adapté ». La Fnars dénonce, à la fois, « un système trop complexe », « un accompagnement déficient » et prône « une remise à plat des minima sociaux ».
 

Un accompagnement déficient pour assurer le retour à l’emploi

Plus de la moitié (59 %) des répondants à l’enquête de la Fnars constatent des difficultés d’accompagnement par le référent unique, surtout quand il s’agit de Pôle emploi ! Un bon tiers (34 %) observe des ruptures d’accompagnement, dues notamment à une absence de disponibilité du référent ou de continuité en cas de changement de référent.

« Le RSA se trouve alors réduit à l’état d’allocation, sans proposer de soutien à l’insertion des personnes, en termes de logement, de formation, d’accès aux soins ou aux droits, explique la fédération. Compte tenu de l’ampleur des missions de Pôle emploi et des moyens limités dont il dispose pour y faire face, impliquer davantage les associations constituerait un gage de meilleure qualité de l’accompagnement pour les bénéficiaires. Pour ce faire, il importe de repenser ensemble ce volet du RSA, avec les conseils généraux et Pôle Emploi, et de nouer des partenariats plus forts entre les différents acteurs ».

Cet accompagnement doit viser une meilleure insertion des personnes éloignées de l’emploi, poursuit la Fnars. Or, plus des trois quarts (78 %) des répondants à l’enquête déplorent un faible accès à l’emploi des bénéficiaires, alors que le RSA devait permettre et encourager la reprise d’activité. « Si le contexte actuel de l’emploi explique ce résultat, une véritable politique d’accompagnement pourrait contribuer plus largement à amener les personnes vers l’emploi », souligne la fédération.
 

Un système trop complexe

La simplification et la facilité d’accès constituait un des objectifs du RSA, rappelle la Fnars : la part de non recours (35 %), de même que les erreurs de versement, prouvent que l’on n’en est pas encore là !

Par ailleurs, le système manque de lisibilité pour les bénéficiaires, qui perdent fréquemment des droits connexes, comme l’observent 29 % des répondants, au premier rang desquels la CMU complémentaire, la majoration des APL et les aides liées au transport. « Simplifier le dispositif s’avère donc une priorité, de même qu’une meilleure information des ayant droits afin de réduire le non recours », suggère la Fnars.
 

Pour une remise à plat des minima sociaux

À l’occasion de la conférence de lutte contre la pauvreté et l’exclusion qui se tiendra les 10 et 11 décembre, la Fnars préconise donc « qu’une véritable remise à plat des minima sociaux et des dispositifs d’accompagnement soit envisagée, reposant sur le vécu des personnes concernées et les besoins qu’elles expriment ».

« Considérant ces dysfonctionnements, la stigmatisation dont ont été victimes les bénéficiaires et les situations d’exclusions que provoque l’accès très restreint des jeunes à ces minima sociaux », la fédération propose, enfin, « de rapprocher ces derniers avec l’assurance chômage, en instaurant une allocation d’activité unique garantissant à tout majeur, quel que soit son âge et son passé professionnel, un niveau de revenu convenable et évitant les effets de seuil entre périodes d‘inactivité et d’emploi ».