Pour la FNARS, la garantie jeunes ne doit être qu’une étape

Publié le 16 mai 2013 à 0h00 - par

La garantie jeunes promise par le gouvernement ne suffira pas, à elle seule, à sortir les jeunes de la pauvreté, estime la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS).

La dernière réunion du groupe de travail sur la garantie jeunes, chargé de remettre un rapport au Premier ministre pour une mise en œuvre dès septembre prochain, s’est déroulée le 14 mai. À cette occasion, la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) a tenu à rappeler que « cette mesure ne peut, à elle seule, constituer une réponse adaptée à la situation des jeunes aujourd’hui ».

Rappel : cette garantie jeunes, destinée aux jeunes en grande difficulté d’insertion, figure dans le plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, adopté le 21 janvier lors du Comité interministériel de lutte contre les exclusions (CILE). S’appuyant techniquement sur le dispositif du contrat d’insertion dans la vie sociale (Civis), il s’agit d’un contrat d’un an renouvelable, signé entre le jeune et le service public de l’emploi et précisant les engagements de chacun. Un travailleur social identifié devra établir un projet d’insertion avec chaque jeune et lui faire régulièrement des propositions adaptées de formation ou d’emploi. De son côté, le jeune signataire sera tenu de respecter les étapes programmées du parcours et d’accepter les propositions adaptées qui lui seront faites. Il bénéficiera alors, pendant ses périodes d’inactivité, d’une garantie de ressources équivalente au RSA. Ce dispositif sera lancé dans 10 territoires pilote, avant d’être généralisé.

Depuis maintenant une trentaine d’années, les gouvernements successifs ont multiplié les initiatives pour tenter d’endiguer l’augmentation de la pauvreté et du chômage des jeunes âgés de 18-25 ans. Ils ont, notamment, créé nombre de dispositifs spécifiques pour des catégories de jeunes. Sans grand succès ! « Cette approche n’a pas réussi à enrayer ce phénomène », constate la FNARS. En effet, aujourd’hui près d’un quart (23 %) de ces jeunes vivent sous le seuil de pauvreté (contre 14 % de l’ensemble de la population). Et le taux de chômage pour cette tranche d’âge s’établit à 24 % !

En proposant la création d’une garantie jeunes, le nouveau gouvernement s’inscrit dans « cette même logique d’empilement des dispositifs », estime la Fédération, qui a participé au groupe de travail sur sa mise en œuvre. Toutefois, la FNARS considère cette mesure comme « une simple étape préalable à l’instauration de réformes structurelles plus ambitieuses ». En conséquence, selon la Fédération, la garantie jeunes ne doit pas se limiter à un nombre prédéterminé de jeunes (100 000 jeunes, comme annoncé initialement par le gouvernement), mais s’adresser à l’ensemble des 18-25 ans qui ne sont ni en emploi ni en formation.

De plus, la FNARS réclame « une évaluation rigoureuse de son fonctionnement et de son impact sur les jeunes dans les 10 territoires pilotes ». Une évaluation qui devra être menée avec tous les acteurs concernés, y compris les jeunes bénéficiaires, précise-t-elle.

Enfin, la Fédération formule une dernière demande. À savoir : « la poursuite des travaux pour une mise en place effective, d’ici 5 ans, d’un droit à l’éducation formation tout au long de la vie et assorti de ressources et d’un accompagnement social global pour les jeunes qui en ont besoin ».

 


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