Quartiers prioritaires, zones de galère

Publié le 9 mai 2016 à 14h54 - par

1 436 quartiers prioritaires, 5,3 millions de personnes concernées et des retards inouïs en termes d’emploi, de santé ou d’éducation : malgré une décennie de volontarisme politique, les disparités avec le reste du territoire sont loin d’être comblées, selon un rapport publié mardi.

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L’emploi reste en souffrance dans ces zones paupérisées : seules 30,5 % de ses habitantes sont considérées comme actives à temps complet contre 56,2 % dans les autres quartiers. Pour les hommes, les proportions sont respectivement de 58,4 et 81,2 %.

Selon le rapport 2015 de l’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV, indépendant), qui porte sur l’année 2014, le taux de chômage est ainsi de 26,7 % dans ces quartiers, contre 10 % ailleurs. Deux tiers des habitants, soit 3,3 millions de personnes, y perçoivent des allocations familiales, contre moins d’un habitant sur deux dans le reste du territoire. Sur 1,4 million de foyers, 36 % bénéficient du RSA (Revenu de solidarité active), contre 19 % en dehors de ces quartiers.

Les taux de réussite scolaire sont bien inférieurs chez les élèves issus de ces quartiers. Les écoles publiques les accueillant atteignent 75,6 % d’obtention du brevet des collèges, contre 86,1 % au niveau national. La différence est plus significative encore pour la réussite au bac S : 78,6 % contre 93,4.

La discrimination à l’emploi se poursuit ensuite quel que soit le niveau d’étude. « Un homme diplômé de niveau Bac + 5 de plus de 30 ans a 22 % de chances de moins d’occuper un emploi de cadre lorsqu’il est issu des quartiers prioritaires« , relève l’étude.

Les disparités sont énormes en terme d’accès à la santé, avec des médecins spécialistes libéraux « 3,4 fois moins présents que sur l’ensemble de leurs agglomérations ». Généralistes et infirmiers font également défaut (- 35 et – 29 %).

Sans surprise, la qualité de vie est perçue défavorablement. Un quart des habitants des anciennes Zus (Zones urbaines sensibles) déclare s’y sentir parfois ou souvent en insécurité, contre un habitant sur sept dans les autres quartiers des agglomérations environnantes.

Un Programme national de rénovation urbaine (PNRU) a permis entre 2004 et 2013 la rénovation et la construction de centaines de milliers de logements. Il devait totaliser 47 milliards d’euros d’investissements au cours de la période 2004-2013, dont 12 milliards de subventions de l’État, qui n’a versé que les deux tiers de ses engagements.

Un deuxième programme de rénovation a été lancé fin 2014 pour dix ans, doté de 5 milliards d’euros.

Pour en savoir plus : Télécharger le rapport 2015 de l’Observatoire national de la politique de la ville

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