Le mouvement HLM veut lancer un « Se Loger » du logement social

Publié le 27 septembre 2016 à 10h17 - par

Le mouvement HLM veut améliorer ses services aux locataires du parc social, en mettant en ligne l’ensemble de l’offre de logements disponibles sur le territoire mi-2017, selon la feuille de route qui sera soumise à son congrès annuel cette semaine.

Le mouvement HLM veut lancer un « Se Loger » du logement social

De mardi à jeudi 29 septembre se tient à Nantes (Loire-Atlantique) le 77e Congrès, intitulé « L’innovation pour tous », de l’Union sociale pour l’habitat (USH) qui regroupe 732 bailleurs sociaux.

Le Premier ministre Manuel Valls est attendu le premier jour, tandis que la ministre du Logement Emmanuelle Cosse participera à l’évènement et en assurera la clôture.

L’Union espère convaincre le gouvernement de consacrer davantage de moyens à la politique de la ville et au renouvellement urbain, en finançant davantage de démolitions de logements dégradés, via le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) ou « Anru 2 ».

Celui-ci est doté d’une enveloppe de 5 milliards d’euros répartie sur 400 quartiers, que les bailleurs sociaux jugent insuffisante. La Caisse des dépôts (CDC) pourrait, espèrent-ils, apporter des financements via des prêts bonifiés sur 30 à 40 ans, tels que ceux lancés en juin avec une enveloppe de 2 milliards d’euros.

À l’occasion du congrès, le mouvement HLM élaborera sa feuille de route, comprenant 45 propositions, dont certaines visent à « améliorer le service rendu aux demandeurs de logement social ».

« Nous voulons mettre en ligne l’ensemble de l’offre disponible. Notre projet est de faire un Se Loger du logement social », a expliqué Frédéric Paul, délégué général de l’USH, en rencontrant la presse en amont du congrès.

« Nous voulons améliorer la visibilité du logement social disponible, en présentant toute l’offre de l’ensemble des organismes sur un territoire donné », a-t-il détaillé. Cette mise en ligne pourrait être effective « à l’été 2017 ».

« Renforcer l’égalité de traitement » : l’objectif est d’aboutir à un « système de location choisie » où les demandeurs de logement social expriment leurs attentes et se voient proposer un logement en direct par un bailleur social. Une vraie révolution pour des organismes au fonctionnement très bureaucratique, souvent marqué par l’inertie.

Aujourd’hui, seuls une soixantaine d’organismes affichent leurs logements disponibles sur un site internet.

Le mouvement HLM veut en outre harmoniser les règles d’instruction de la demande de logement social, généralement perçue comme opaque, afin de « renforcer l’équité de traitement » des locataires. Il encourage ses membres à expérimenter la cotation – une grille qui permet de hiérarchiser les candidatures, en attribuant des points à chaque demandeur en fonction de critères prédéfinis.

Toujours pour améliorer la transparence, le mouvement HLM aimerait voir créé, sur chaque territoire, un observatoire des besoins en logements sociaux et privés, qui orienterait la politique de construction et de rénovation de logements.

Parmi les 45 propositions du projet « Cap HLM », les bailleurs sociaux souhaitent aussi remplir de nouvelles missions d’intérêt général, en proposant par exemple aux collectivités locales leur expertise pour réhabiliter les copropriétés insalubres.

En cette fin de quinquennat présidentiel, le mouvement HLM espère par ailleurs voir le financement du logement social consolidé dans le projet de budget pour 2017 qui sera présenté mercredi 28 septembre, avec un niveau de subventions publiques ou « aides à la pierre » équivalent à celui de cette année.

Créé cette année, le Fonds national des aides à la pierre (Fnap), a été doté de plus de 500 millions d’euros – un budget abondé à parité par le budget de l’État et les organismes HLM. Ce nouvel organisme qui gère les fonds publics dédiés à la construction de logements sociaux, est codirigé par les bailleurs sociaux, les collectivités et l’État.

 
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