Création d’une alliance européenne des villes et régions pour l’inclusion des Roms

Publié le 29 septembre 2011 à 0h00 - par

Comment lutter contre la discrimination à l’encontre des Roms et leur marginalisation économique et sociale ? Accompagnées par l’Europe, les collectivités veulent s’appuyer sur la médiation et les réseaux de villes.

Dignité par l’éducation, lutte contre les préjugés et gestion de la diversité, égalité dans l’accès au logement, aux soins de santé et à l’emploi étaient les trois thèmes des ateliers du premier Sommet des maires sur l’inclusion des Roms, le 22 septembre dernier à Strasbourg.

Cette rencontre a réuni 300 à 400 élus locaux (venus de 47 états membres du Conseil de l’Europe), en coopération avec le Représentant spécial du Secrétaire Général pour les questions relatives aux Roms, Jeroen Schokkenbroek, et en partenariat avec la ville et le réseau de villes du Club de Strasbourg.

Dans son allocution d’ouverture en vidéo, la vice-présidente de la Commission européenne, Viviane Reding, a souligné l’engagement « sans précédent » au niveau européen et le rôle de « pierre angulaire des stratégies gouvernementales » dévolu aux pouvoirs locaux.

La Déclaration de Strasbourg sur les Roms, adoptée par la Réunion des États membres du Conseil de l’Europe, le 20 octobre 2010, avait déjà insisté sur l’importance de l’action locale et régionale pour améliorer leur situation. Viviane Reding a donc à nouveau encouragé les villes à renforcer leur détermination à combattre les préjugés et la peur au sein de leurs communautés.

Les collectivités territoriales se sont notamment engagées dans cette voie lors de leur déclaration finale. Parmi les treize points de ce texte visant « à bâtir la confiance mutuelle sur le terrain », les représentants des administrations locales et régionales, des organisations roms et les acteurs de la société civile, partenaires institutionnels, experts et universitaires ont appelé « les autorités locales et régionales à créer au niveau national, dans les pays où ils n’existent pas encore, des réseaux pour l’action en faveur des Roms ».

« Convaincus de l’utilité de la médiation entre les autorités locales et régionales et les communautés roms, nous appelons aussi les communes et les régions à employer durablement des médiateurs, à soutenir leurs travaux et à tirer pleinement parti du programme de formation du Conseil de l’Europe pour les médiateurs roms (ROMED) », témoigne un autre point. Le lancement de l’Alliance européenne des villes et des régions pour l’inclusion des Roms concrétise alors ces engagements de mettre en place un « nouveau réseau européen au plus près des citoyens ».

« Nous affirmons de nouveau notre ferme conviction que l’avenir de la société démocratique européenne requiert l’inclusion et la participation de tous les Européens, y compris les Roms, à la construction de la démocratie et à la pleine vitalité de leurs collectivités, avec tous les droits et toutes les responsabilités que cela implique », a conclu le Sommet.

La population européenne des Roms et Gens du voyage est estimée à dix à douze millions en Europe. En France, la Ligue des droits de l’Homme dénonce régulièrement les violations du droit communautaire que subissent les Roms : volonté de fichage, arrêtés municipaux anti-installation, évacuations policières de camps, etc.
 

Alan Kerhel

 


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