Le CESE se penche sur la précarité des femmes

Publié le 30 avril 2012 à 0h00 - par

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) va chercher comment lutter contre la précarité des femmes, qui sont davantage exposées au phénomène que les hommes.

La Délégation aux droits des femmes et à l’égalité du Conseil économique, social et environnemental (CESE) va analyser les causes économiques et sociétales qui exposent davantage les femmes que les hommes à la précarité. « Une attention particulière sera apportée aux liens entre précarité et santé, ainsi qu’à l’accompagnement des femmes en difficulté », précise le Conseil.

L’étude s’attachera, ensuite, à identifier les moyens susceptibles de lutter en amont contre la précarité, de prévenir l’exclusion et d’offrir des possibilités d’insertion sociale et professionnelle durable, ainsi que des conditions de vie dignes aux femmes concernées.

En France, 4,4 millions de femmes avaient, en 2009, un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté estimé à 60 % du revenu médian (soit 954 euros par mois pour une personne seule). Au-delà de cet indicateur, plusieurs spécificités accentuent la dimension féminine de la précarité : la situation sur le marché du travail et des configurations familiales fragilisantes.

Si le taux d’activité des femmes, notamment dans la tranche 25/49 ans, est en progression constante et atteint aujourd’hui 84 %, on constate, dans le même temps, une bipolarisation croissante entre emplois féminins qualifiés et peu qualifiés. Dans cette dernière catégorie, liée au développement des activités tertiaires, la surreprésentation féminine est importante (61 %).

Les intéressées y sont, en outre, particulièrement concernées par les situations professionnelles instables (10,8 % de femmes sont en CDD, contre 6,5 % des hommes, tous secteurs confondus) et le travail à temps partiel, dont le taux de féminisation atteint 82 %. Depuis le début de la crise économique, la proportion des salariés à temps partiel, souvent subi, s’est encore accrue, en particulier pour les jeunes femmes de moins de 25 ans. D’une manière générale, les femmes sont proportionnellement plus nombreuses que les hommes à n’être qu’en activité courte, de moins de 78 heures par mois, observe le CESE.

Dans ces emplois faiblement qualifiés, les femmes sont, le plus souvent, confrontées à des conditions de travail (pénibilité, horaires atypiques…) préjudiciables à leur santé, leur vie personnelle, familiale et perçoivent une faible rémunération. Elles représentent les deux-tiers des salariés à bas salaires ! Les répercussions sur le niveau de leurs pensions de retraite sont ainsi inéluctables.

De fait, en 2009, les femmes représentaient 70 % des bénéficiaires du minimum contributif (majorant les trop faibles pensions jusqu’à un plancher de 590 euros mensuels). Conjugué à l’isolement (à partir de 75 ans, huit personnes seules sur dix sont des femmes), il existe un fort risque de basculement dans la pauvreté d’une partie de la population féminine au grand âge, explique le CESE.

Le risque de précarisation se révèle, également, très important pour les familles monoparentales qui sont, dans neuf cas sur dix, des femmes ayant la charge d’un ou plusieurs enfants. Seule une mère de famille monoparentale sur deux est en emploi à temps complet et plus de 30 % vivent en dessous du seuil de pauvreté. Leurs contraintes surexposent les moins qualifiées aux emplois précaires et au chômage. Les femmes seules constituent, d’ailleurs, la catégorie la plus représentée parmi les bénéficiaires du RSA (78,4 %), constate le Conseil.

La Délégation aux droits des femmes et à l’égalité du CESE doit terminer ses travaux pour la fin du deuxième semestre 2012.


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