L’état des lieux annuel de la pauvreté en France

Publié le 1 novembre 2010 à 0h00 - par

Le ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives a présenté, mi-octobre, un état des lieux de la pauvreté en France entre 2006 et 2008. Résultat : des améliorations sensibles ont été enregistrées entre ces deux dates, selon le gouvernement. À cette occasion, Marc-Philippe Daubresse a rappelé les actions engagées par le gouvernement pour lutter contre la pauvreté

L’état des lieux annuel de la pauvreté en France

En octobre 2007, à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, le président de la République avait fixé comme objectif la réduction de la pauvreté d’un tiers en cinq ans. Depuis, chaque année, un rapport sur les conditions de réalisation de cet objectif est publié. Le prochain devait être rendu public au début de ce mois de novembre. Le ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives en a récemment dévoilé les premiers indicateurs connus, pour la période 2006-2008.

Les indicateurs de pauvreté

« Le taux de pauvreté monétaire au seuil de 60 % correspond à la proportion des personnes vivant dans des ménages dont le niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian de la population », explique le ministère de la Jeunesse et des Solidarités actives. C’est cet indicateur qui est retenu au niveau européen.

Pour la France, ce taux a baissé de 1,5 % entre 2006 et 2008. Le taux de pauvreté monétaire global (au seuil de 60 %, de 50 % et de 40 %) est resté relativement stable depuis 1999. Toutefois, cet indicateur ne « reflète pas parfaitement l’évolution du revenu des populations les plus pauvres », souligne le ministère. Point positif, la pauvreté monétaire pour les catégories d’âges habituellement les plus touchées a régulièrement baissé entre 2006 et 2008. Pour les moins de 18 ans, elle a diminué de 12,4 % ; pour les jeunes (18-24 ans), de 12 % ; et pour les personnes âgées (65 ans et plus), de 13,1 %.

En 2008, l’emploi a subi les premiers effets de la crise. Ainsi, la part des personnes travaillant à temps partiel a légèrement augmenté entre 2008 et 2009 (+ 0,7 point), pour atteindre 5,5 %. Parallèlement, la part des jeunes en emploi et en formation a baissé de 1,6 point sur la période 2006-2009. Ces chiffres ne prennent, cependant, pas en compte « les mesures mises en place par le gouvernement dès le début de l’année 2009 : plan de relance, plan Emploi jeunes, plan Agir pour la jeunesse », insiste Marc-Philippe Daubresse.

Les mesures mises en œuvre par le gouvernement

Dans le courant de l’année 2009, le gouvernement a adopté une série de mesures d’urgence pour faire face à la crise. Au programme : le versement d’une prime de solidarité active d’un montant de 200 euros ; le versement, en juin, pour trois millions de personnes, d’une prime exceptionnelle de 150 euros ; la mise en place du revenu supplémentaire temporaire d’activité (Rsta) dans les départements d’Outre-mer.

Dans ce contexte, les jeunes ont fait l’objet d’une « attention particulière », avec le plan d’urgence pour l’emploi des jeunes et le plan Agir pour la jeunesse. Une nouvelle étape de ce plan a été annoncée fin septembre 2010.

Cette seconde étape du plan Agir pour la jeunesse vise, notamment, à tester de nouveaux dispositifs en faveur des jeunes en difficulté. Objectifs affichés par le gouvernement : se rapprocher au plus près des besoins des jeunes et permettre à ceux qui sont le plus en difficulté de rebondir. Pour cela, deux expérimentations sur les ressources des jeunes en recherche d’emploi vont être mises en place, d’ici à la fin de l’année, sur des publics cibles :

  • Le revenu contractualisé d’autonomie (RCA) destiné aux 18/25 ans peu qualifiés. Cette allocation (250 euros) sera versée chaque mois, pendant deux ans, « sous réserve qu’ils s’engagent soit à rechercher un emploi, soit à suivre une formation » ;
  • Le revenu contractualisé d’autonomie (RCA) pour les jeunes diplômés de licence. Cette variante du RCA (250 euros) s’adresse aux jeunes adultes en recherche d’un premier emploi depuis au moins six mois et étant titulaires au moins d’un diplôme de licence.

Près de 9 500 jeunes devraient être concernés par ces deux expérimentations, dont 5 500 toucheront le revenu garanti de 250 euros. Un montant de 20 millions d’euros est alloué à cette expérimentation.

Le ministre de la Jeunesse et des Solidarités a, par ailleurs, annoncé la mobilisation de 25 millions d’euros supplémentaires dans le cadre du Fonds d’expérimentation de la jeunesse pour développer des « laboratoires territoriaux pour la jeunesse » sur huit territoires, choisis pour leurs spécificités. Deux laboratoires ont déjà été installés, dont celui de Lille, le 15 septembre. Ces laboratoires ont pour vocation de mieux coordonner localement (avec l’ensemble des acteurs) les actions et stratégies en faveur de la jeunesse et de faciliter l’insertion sociale et professionnelle des jeunes, détaille le ministère.

Concernant le décrochage scolaire, le ministère de la Jeunesse et des Solidarités va lancer 100 plates-formes locales, dans 10 régions. Ambition : repérer plus rapidement les jeunes en situation de décrochage et leur proposer une solution (apprentissage, formation, école de la deuxième chance…). Une enveloppe de 26 millions d’euros sera affectée à ces plates-formes.

Quant au RSA, il a été étendu aux jeunes de moins de 25 ans, sous certaines conditions d’activité professionnelle, le 1er septembre 2010. Et la prestation sera généralisée à l’Outre-mer, le 1er janvier 2011.


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