L’illettrisme recule en France

Publié le 18 janvier 2013 à 0h00 - par

Pour renforcer ce résultat encourageant, 60 organisations demandent que la lutte contre l’illettrisme soit reconnue grande cause nationale en 2013.

L’enquête Information et Vie Quotidienne, réalisée pour la première fois en 2004-2005 par l’Insee en partenariat avec l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), qui permet d’établir le taux d’illettrisme chez les personnes âgées de 18 à 65 ans, a été reconduite en 2011-2012, avec les mêmes outils de mesure que ceux utilisés pour les besoins de l’enquête initiale.

Ainsi, « nous disposons, pour la première fois, de chiffres fiables sur l’évolution de l’illettrisme en France depuis  », se félicite l’Agence. Autre satisfaction : en 2011, le taux d’illettrisme se révèle moins élevé qu’en 2004 (7 % en 2011, contre 9 % en 2004). 2,5 millions de personnes âgées de 18 à 65 ans et scolarisées en France sont en situation d’illettrisme, contre 3,1 millions en 2004. Voilà pour les résultats bruts.

Si l’on considère les 2,5 millions de personnes concernées :

– 9 % sont âgées de 18 à 25 ans (9 % en 2004) ;

– 15 % sont âgées de 26 à 35 ans (15 % en 2004) ;

– 23 % sont âgées de 36 à 45 ans (23 % en 2004) ;

– 23 % sont âgées de 46 à 55 ans (30 % en 2004) ;

– 30 % sont âgées de 56 à 65 ans (23 % en 2004).

De fait, la proportion de personnes en situation d’illettrisme est plus forte pour les groupes d’âge les plus élevés. Autre constat, l’illettrisme est un phénomène d’abord masculin. Sur les 2,5 millions de personnes, 60,5 % sont des hommes (59 % en 2004), 39,5 % des femmes (41 % en 2004) !

Autres chiffres à noter :

– La moitié des personnes en situation d’illettrisme vit dans des zones faiblement peuplées, l’autre moitié dans des zones urbaines.

– Plus de la moitié des personnes en situation d’illettrisme ont un emploi.

– 20 % des allocataires du RSA sont en situation d’illettrisme (26 % en 2004).

Lors de la présentation de ces résultats, le 17 janvier, le ministre délégué en charge de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, Thierry Repentin, a présenté « les actions engagées pour faire reculer ce fléau, dans le cadre général de sa mobilisation pour offrir à chaque jeune un premier niveau de qualification ». Il a exprimé sa volonté que la lutte contre l’illettrisme soit placée au cœur des plates-formes de lutte contre le décrochage scolaire. Le ministre a appelé les services de l’État, les régions et les partenaires sociaux à se mobiliser en ce sens, dans le cadre des Pactes régionaux pour la réussite éducative et professionnelle des jeunes qu’il leur a demandé d’élaborer sur les territoires. Les régions seront également confortées par le nouvel acte de décentralisation, qui leur confiera une compétence pleine et entière dans la mise en œuvre des actions de lutte contre l’illettrisme en faveur des demandeurs d’emploi, a précisé Thierry Repentin.

Le ministre s’est, par ailleurs, félicité de « la mobilisation historique des partenaires sociaux » : d’abord, à travers l’accord de sécurisation de l’emploi qui pose les bases du compte personnel de formation ; ensuite, par la signature de la nouvelle convention cadre État-FPSPP 2013-2015, qui doit permettre de consacrer plus de 54 millions d’euros, dès cette année, à la lutte contre l’illettrisme et l’acquisition de socles de compétences. « Cet engagement, à l’appui des OPCA, d’une ampleur inégalée et qui s’inscrira dans la durée, bénéficiera en priorité aux salariés fragilisés », a-t-il souligné.

Enfin, Thierry Repentin a annoncé le renouvellement du partenariat stratégique entre l’État et l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI). Le ministre a affirmé son soutien à la démarche, engagée avec 60 autres structures de la société civile, pour que la lutte contre l’illettrisme soit reconnue grande cause nationale en 2013. La réponse sera connue courant février.


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