Saint-Brieuc teste une proposition alternative à la mendicité

Publié le 19 juillet 2016 à 13h00 - par

La ville expérimente, pour une durée de 6 mois, un dispositif inspiré du programme TAPAJ, venu du Québec.

Saint-Brieuc teste une proposition alternative à la mendicité

Au cours de l’été 2014, la ville de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) a constaté une recrudescence de publics en errance au centre-ville. Elle a alors invité toutes les structures sociales et médico-sociales du territoire à réfléchir sur cette problématique. Avec deux objectifs :

  • Proposer des alternatives à la mendicité pour des personnes très éloignées de l’emploi ;
  • Limiter les nuisances et incivilités constatées par les habitants.

Plusieurs actions ont été mises en place par le groupe de travail. Au programme : des réunions mensuelles de « veille sociale », la réalisation d’une enquête pour mieux connaître les besoins des personnes ciblées, l’édition d’un « Guide de l’Urgence Sociale » (le « Petit GUS ») répertoriant les services accessibles aux plus démunis.

Le groupe de travail s’est particulièrement intéressé à un dispositif innovant venu du Québec : TAPAJ pour Travail alternatif payé à la journée. Il s’agit du premier programme en pré-employabilité auprès de personnes marginalisées au Québec, mis en place en 2000 à Montréal. En 2014, la Fédération Addiction a lancé un projet national visant à transférer le programme TAPAJ en France. Si les partenaires de Saint -Brieuc ont étudié ce modèle, ils ont préféré créer un outil plus adapté aux caractéristiques de la population de leur territoire.

Ainsi, depuis le 15 juin, la ville de Saint-Brieuc expérimente, pour une durée de 6 mois, un dispositif innovant inspiré du programme TAPAJ. L’action consiste à proposer quelques heures de travail par semaine à ceux qui le souhaitent, sans engagement et avec des contraintes minimales d’accès. Le dispositif s’adresse uniquement aux personnes très éloignées de l’emploi, en situation de grande précarité et de marginalisation. Il vise à :

  • Permettre aux personnes marginalisées de reprendre contact avec leur environnement ;
  • Les amener petit à petit vers une meilleure intégration en provoquant chez elles de micro-changements ;
  • Modifier le comportement du public de rue, en lui redonnant une place dans la cité.

À Saint-Brieuc, le travail a lieu le mercredi entre 9h30 et 12h et concerne des actions de nettoyage de la ville. Les personnes sont rémunérées en espèces à la fin de la matinée, au tarif horaire de 10 euros. Les médiateurs reçoivent les personnes en entretien lors de temps d’accompagnement prévus à cet effet. C’est l’occasion de faire le bilan de leur activité, mais aussi d’orienter les plus motivées dans leurs démarches d’insertion.

C’est Armor Emploi, association d’insertion par l’activité économique, qui établit le contrat de travail, procède à la rémunération et édite la fiche de paye. Saint-Brieuc Agglomération finance l’expérience à hauteur de 3 000 euros.