La collecte et la centralisation homogène des données d’absentéisme sont désormais inévitables

Publié le 18 mai 2016 à 13h04 - par

L’Association des Directeurs des ressources humaines des grandes collectivités territoriales (ADRH-GCT) a récemment publié une étude qui préconise la mise en œuvre d’une définition partagée de la notion d’absentéisme et d’outils de mesure et de suivi.

La collecte et la centralisation homogène des données d'absentéisme sont désormais inévitables

L’absentéisme est une réalité qui concerne de nombreuses administrations, toutes fonctions publiques confondues. Apprécié au moyen des indicateurs de gestion des ressources humaines, il doit constituer un signal d’alerte pour tous les acteurs du secteur public. Mais l’analyse de ses causes reste délicate alors qu’elle détermine la pertinence des solutions à mettre en œuvre. Le phénomène d’absentéisme relève avant tout des réalités du travail, de son organisation concrète, et de la façon dont il est managé. Comprendre ses caractéristiques et ses manifestations – au plus près du terrain – permet d’agir efficacement sur les mécanismes qui conduisent un salarié à s’absenter.

Définir un taux d’absentéisme commun entre collectivités

L’absentéisme ne connaît aucune définition communément admise. Plusieurs collectivités mettent en avant leurs interrogations quant à la fiabilité des données saisies dans les applications RH. Les jours d’arrêt comme le nombre d’arrêt sont notamment concernés par cette difficulté. Certaines données sont également saisies de manière récurrente et obligatoire. D’autres sont aujourd’hui peu présentes dans les bases RH des collectivités parmi lesquelles, le référentiel métier ou les autorisations spéciales d’absence. D’autres données se déduisent des données de base collectées mais nécessitent des retraitements.

Pour décompter l’absentéisme, et en dépit du caractère moins précis de cette comptabilisation, la plupart des collectivités utilisent les jours calendaires faute de pouvoir opérer aisément une distinction entre jours ouvrés et jours ouvrables au sein des durées d’arrêt d’une part, et faute de pouvoir comptabiliser de manière précise le nombre de jours ouvrés des agents permanents.

L’objectif des employeurs publics est de viser à identifier les publics qui devront faire l’objet d’une attention prioritaire afin de favoriser une résorption de l’absentéisme. Ainsi, certains critères apparaissent comme incontournables : l’âge, le genre, les catégories, les filières, la durée (micro-absentéisme). Les tranches d’âges présentées ont été choisies en reprenant les ventilations par âge opérées dans la fonction publique hospitalière.

Une collecte des données d’absentéisme complexe

La collecte des données d’absentéisme auprès des collectivités génère des difficultés. En termes d’ancienneté, plusieurs collectivités interrogées l’identifient comme un critère essentiel pouvant expliquer une partie des causes de l’absentéisme. Par ailleurs, à chaque métier sont susceptibles d’être associées certaines conditions de travail spécifiques. Le constat d’écarts entre collectivités par métier serait ainsi susceptible d’interroger la performance des collectivités en matière d’adaptation des postes et de prévention. Par ailleurs, dans les faits, il semble que la classification des postes par métier apparaît peu engagée au sein des collectivités.

Le dispositif actuel de collecte des données d’absentéisme présente certaines difficultés. Tout d’abord, plusieurs dispositifs concurrents coexistent à ce jour permettant de collecter les données relatives à la fonction publique territoriale. Il s’agit d’une part d’un dispositif propre aux collectivités affiliées aux centres de gestion transitant par une interface dédiée et d’autre part, d’un dispositif propre aux collectivités non affiliées, utilisant un formulaire communiqué par la DGCL.

En outre, lorsqu’ils existent, les indicateurs retransmis par les centres de gestion répondent à des normes différentes en fonction de la structure. Lorsque les collectivités ne sont pas affiliées, les données et indicateurs qui permettraient la comparaison ne sont pas nécessairement restitués aux collectivités.

La production d’un indicateur homogène de collecte et la centralisation des données d’absentéisme sont désormais inévitables car il s’agit d’un moyen, que ne peuvent négliger les employeurs publics, au regard des contraintes toujours plus fortes pesant sur le budget des collectivités.

 

Source : « L’absenteisme dans les collectivites territoriales : mesure et pratiques », Étude INET-ADRH GCT, avril 2016


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