Pratiques managériales et évolution des compétences d’encadrement

Publié le 8 mars 2017 à 8h14 - par

Un guide de l’encadrante et de l’encadrant dans la fonction publique a été édité le 27 janvier 2017 par la Direction générale des collectivités locales. Il a pour objectif de rendre plus opérationnelles les pratiques des managers.

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Le service public évolue, les pratiques managériales se transforment tout comme les missions qui sont exercées par l’encadrement. Les démarches projets nécessitent aujourd’hui encore plus de coordination et de disponibilité. L’encadrement doit désormais veiller aux conditions de travail, à la reconnaissance et aux perspectives professionnelles des équipes. Les performances du service public résultent en effet aujourd’hui de la qualité de vie au travail et des relations de travail des équipes. Les encadrants doivent de ce fait être confortés dans l’exercice de leurs missions. C’est l’objet du guide de l’encadrante et de l’encadrant dans la fonction publique* qui apporte aux cadres, conseils, méthodologies et repères pour agir.

Comment réussir sa prise de fonction ?

Être encadrant c’est d’abord connaître son style de management. Il en existe quatre grands types : le management directif, persuasif, participatif et délégatif.

Le management délégatif est basé sur la confiance. Il consiste à permettre à ses collaborateurs de définir leurs propres méthodes et actions pour arriver au résultat à obtenir.

Le management participatif développe la participation active des membres de l’équipe dans la prise de décision.

Le management persuasif passe par une phase d’écoute pour ensuite convaincre ses subordonnés.

Le management directif est fait d’instructions pour diriger et structurer dans le cadre de procédures les travaux des équipes. Un cadre doit savoir s’interroger sur son style de management dominant et le ressenti qu’il génère.

Réussir sa prise de fonction, c’est également obtenir de sa hiérarchie les orientations stratégiques à mettre en œuvre pour donner un cadre à ses actions. Il faut réaliser dès sa prise de poste d’encadrant un diagnostic organisationnel réaliste qui permet de prendre en compte les spécificités des services et des personnes qui les composent. Peuvent à ce titre être analysés : la satisfaction des agents, des usagers et de la hiérarchie, la polyvalence, la transversalité des actions et la communication interne. Une équipe est plus performante si elle dispose d’une vision des actions qu’elle doit conduire.

Les collaborateurs doivent être mobilisés sur le long terme par des projets collectifs. Établir de la confiance favorisera la mobilisation des encadrés. Le manager est celui qui « s’intéresse à la problématique du comment faire et apporte des réponses opérationnelles sur la conduite du processus au quotidien ». Il se distingue du leader qui « axe ses réflexions sur la notion de sens pour partager cette vision avec son équipe en se projetant dans l’avenir ». Capacités à manager et à fédérer sont deux aspects complémentaires qui peuvent s’incarner dans une même personne. Il appartient à chaque encadrant et encadrante de savoir se situer.

Un cadre doit savoir être assertif

Il est recommandé aux encadrants d’être assertif dans leur façon d’être. Cela leur permet d’exprimer clairement et directement leurs attentes, de dire non, d’énoncer leurs contrariétés ou encore de faire respecter leurs droits et ceux de leurs équipes. Les principaux écueils en situation tendue pourront ainsi être évités. Ces derniers sont généralement issus soit de comportements passifs, soit d’agressivité, soit de tentatives de manipulation par la séduction ou la flatterie. Un cadre doit maîtriser ses émotions face par exemple à la colère ou la déception d’un agent. Il doit avoir en toute circonstance une attitude calme.

Manager nécessite aussi de recueillir des informations pour pourvoir décider. La capacité de prendre des décisions est un atout majeur des encadrants. La pertinence des décisions prises impliquera l’ensemble des équipes, même si la prise de décision est un acte qui engage la seule responsabilité du cadre. La décision prise devra faire l’objet d’un suivi dans le temps. Le manager sera également le garant de la bonne application des règles déontologiques. Le devoir d’obéissance et de loyauté vis-à-vis de la hiérarchie nécessite une exécution loyale des ordres, sans dissimulation, détournement ou dénigrement. Le manager est aussi le garant du principe de laïcité qui implique une stricte neutralité du service public.

Le choix et le comportement d’un cadre vis-à-vis d’un adjoint est particulièrement important car il sera le relais entre le manager et son équipe. L’encadrant doit construire une relation efficace avec son adjoint tout en veillant à clarifier son rôle pour garantir sa légitimité managériale. La répartition des dossiers confiés tiendra compte de son domaine d’expertise et de son expérience. En contrepartie, l’adjoint devra être capable de s’adapter en permanence aux nouvelles problématiques qu’il rencontre et apporter des solutions.

Le guide édité par la Direction générale des collectivités locales est de ce fait un outil « pragmatique » à destination des managers pour leur permettre d’aborder de manière très opérationnelle le rôle d’encadrant. Les pratiques managériales des encadrantes et des encadrants de la fonction publique doivent aujourd’hui être impérativement adaptées aux enjeux actuels de la fonction publique. Bien approprié, il sera très utile à l’exercice de leurs responsabilités.

 

* Source : Guide de l’encadrante et de l’encadrant dans la fonction publique, DGAFP, 2017

 


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