Réforme territoriale : anticiper et accompagner les changements pour les agents

Publié le 6 février 2012 à 0h00 - par

La construction communautaire est anxiogène pour les agents. Il convient d’adopter une démarche et des outils pour apaiser leurs inquiétudes et favoriser leur intégration.

Suppression de postes, changement de locaux, augmentation du temps de travail, réorganisation des missions, accroissement ou diminution des responsabilités… : la réforme territoriale a de quoi stresser les agents. Ils doivent pourtant contribuer à construire une culture commune. Deux ans constitueraient la durée minimum nécessaire pour anticiper les refontes d’organisation, selon les DRH interrogés par huit élèves administrateurs de l’Institut national des études territoriales (Inet), auteurs d’une étude.

Il faut, en effet, du temps pour réfléchir correctement au nouveau périmètre des missions et au « redéploiement » des agents, qu’ils partent dans une nouvelle intercommunalité ou qu’ils restent dans leur collectivité d’origine. Ce travail, préalable aux transferts, doit être mené par les DRH des deux collectivités, accompagnés par les cadres, qu’il faut également convaincre du bien-fondé de la réforme. Les élus doivent donc faire émerger une culture intercommunale, sur la base d’un projet de territoire, qui permettra à tous les agents d’adhérer au processus.
 

Préparer le terrain

Les organigrammes de la future intercommunalité et des communes, ainsi que les fiches de postes, doivent être rédigés avant la date du transfert ou de la mutualisation de services. Un plan de communication, défini en amont, doit expliquer les motifs de la réforme, les objectifs qu’elle poursuit, les nouvelles valeurs. Divers supports (journal interne, guide, numéro vert, cellule d’accueil, réunions, intranet… ) permettront de préciser les contraintes ainsi que les opportunités découlant des changements.

À l’échelon individuel, il est indispensable que chaque agent soit informé rapidement des implications de la réforme sur son poste.

Les collectivités devront désigner des équipes dédiées au changement : directeur de projet (DGA de préférence), chef de projet, services associés (DRH, finances…), comité de pilotage, groupes de travail thématiques…

Sur des points précis notamment (frais de déplacement liés au transfert, durée du temps de travail…), les syndicats doivent être associés à la démarche. Un dispositif de suivi et d’évaluation permettra également d’analyser les résultats et d’ajuster les décisions si nécessaire. L’appel à un cabinet externe spécialisé pourra être utilement sollicité.

Marie Gasnier
 

Pour en savoir plus :

« Les impacts de la réforme territoriale sur les agents », décembre 2011, étude réalisée sous l’égide du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT)