Égalité professionnelle hommes/femmes : et si les chosent changeaient ?

Publié le 2 novembre 2011 à 0h00 - par

Depuis le début de l’année, l’égalité professionnelle entre agents des deux sexes semble être devenue une priorité du gouvernement.

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« Il n’y a pas de pente naturelle à l’égalité professionnelle », soulignait en février dernier la député de Seine-Maritime Françoise Guégot, concluant son rapport sur l’égalité professionnelle entre hommes et femmes dans la fonction publique. Avant d’ajouter que « seules des contraintes définies sous la forme d’objectifs chiffrés de promotion offriront l’assurance d’atteindre une véritable égalité professionnelle ».

Inégalités criantes

Un constat difficile à contredire, puisque les agents féminins se heurtent à un véritable plafond de verre lorsqu’il s’agit d’atteindre des postes de direction : en 2009, 21,4 % sont occupés par des femmes dans la fonction publique d’État, 18 % dans la fonction publique territoriale, 40 % dans la fonction publique hospitalière, selon le rapport sur l’état de la fonction publique 2010-2011.

Ce même rapport met en relief une autre inégalité, celle des rémunérations, puisque dans les trois fonctions publiques, le salaire moyen d’un agent masculin est toujours supérieur à celui d’un agent féminin (2 604 € contre 2 225 € dans la FPE, 1 920 € contre 1 742 € dans la FPT, 2 561 € contre 2 017 € dans la FPH).

Premier effort au Minéfi

Face à ces conclusions, difficile pour le premier employeur de France de rester inactif lorsqu’on se doit d’être exemplaire. Les ministères des Finances et du Budget ont ainsi signé en avril dernier avec les représentants syndicaux de leurs 160 000 agents un accord visant à l’égalité professionnelle entre hommes et femmes des différentes directions, suivant cinq axes : une meilleure connaissance de la situation des femmes dans ces services, des mesures visant à favoriser leurs carrières, l’adaptation de l’offre de formations aux femmes, des mesures conciliant vie professionnelle et vie privée, ainsi qu’une meilleure communication.

Si l’accord en lui-même n’est pas très contraignant, il engage les directions des ministères, sous le regard des syndicats, à participer à l’élaboration d’un bilan de l’égalité hommes/femmes, à renforcer la place des femmes dans les jurys de concours, à se fixer des objectifs chiffrés de taux de féminisation de l’encadrement supérieur, ou encore à améliorer les conditions de retour de congé maternité. Un effort représentatif d’une nouvelle donne dans l’administration ?

« Le ministre qui fera avancer cette question »

L’arrivée de François Sauvadet à la tête du nouveau ministère de la Fonction publique marque une nouvelle étape vers l’égalité professionnelle, à en croire le nouveau ministre, ambitionnant dans sa feuille de route suivant sa nomination d’être « le ministre de la Fonction publique qui fera avancer cette question, avec des perspectives et des échéances », et déplorant que 10 % des nominations en conseil des ministres concernent des femmes, alors que ces dernières représentent 60 % des agents.

Première action le 20 septembre, avec la réactivation du comité des DRH public/privé sur le thème de l’égalité professionnelle hommes-femmes, créé en 2008 et en torpeur depuis juin 2010, avec pour mission d’« identifier les causes des inégalités salariales, et les moyens de les neutraliser », selon le communiqué de presse du ministère. Le comité doit réunir, tous les deux mois, les DRH de grands groupes privés, publics, et de la FPE.

La Haute-Normandie en pointe

Les collectivités n’échappent pas à la tendance, puisque le ministre était lundi 24 octobre en déplacement à Rouen pour la présentation du programme régional stratégique (PRS) pour l’égalité entre les femmes et les hommes, signé entre l’État et la région Haute-Normandie. L’objectif de la démarche, pour François Sauvadet, étant d’améliorer l’égalité professionnelle, de mieux connaître la situation des femmes et hommes travaillant dans les différents domaines d’action gouvernementale, par des études sexuées, et de prendre en compte l’objectif égalitaire de façon systématique dans toutes les politiques publiques.

Le ministre a par ailleurs annoncé à cette occasion que le projet de loi de lutte contre la précarité devrait comporter un volet relatif à l’égalité professionnelle, mettant l’accent sur l’accès aux responsabilités des agents féminins, la coordination vie privée/vie professionnelle, et la  prise en compte des congés maternités dans la carrière de ces agents. Rendez-vous dans les semaines à venir.

Selon vous, l’égalité professionnelle entre agents des deux sexes, est-ce important, futile, possible, inatteignable ? Donnez votre avis ici.