Les hommes gagnent mieux leur vie en tous points du territoire national

Publié le 27 janvier 2016 à 7h34 - par

L’écart de salaires entre hommes et femmes varie fortement selon les zones d’emploi mais il reste généralement important, et ce d’autant plus que les salaires sont élevés.

Les hommes gagnent mieux leur vie en tous points du territoire national

L’hétérogénéité des marchés locaux de l’emploi influence les caractéristiques structurelles des emplois féminins et masculins d’un territoire à l’autre, mais également l’écart de salaires entre femmes et hommes. En 2010, les hommes étaient payés entre 1,6 % et 26,9 % de plus que les femmes selon la zone d’emploi. Par ailleurs, plus le salaire net mensuel moyen est élevé dans une zone d’emploi, plus l’écart de salaires femmes-hommes y est important.

La Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) a étudié la dispersion territoriale de ces écarts de salaire dans 321 zones d’emploi, qu’elle a ensuite regroupées en cinq zones-types : grandes agglomérations urbaines, villes moyennes principalement ouvrières, zones à prédominance ouvrière peu denses, zones à forte proportion de CDD et Dom.

Le salaire net mensuel moyen en équivalent temps plein (EQTP), qui s’élève à 2 081 euros sur le territoire national, recouvre d’importantes disparités selon les zones d’emploi : pour la métropole, il va de 2 870 euros dans la zone d’emploi de Paris à 1 551 euros dans celle de Sartène-Propriano.

L’hétérogénéité territoriale des salaires dépend en partie de la structure des emplois : âge, catégorie socioprofessionnelle, type d’emploi, temps de travail, nature du contrat de travail, taille de l’entreprise, secteur d’activité, niveau moyen des salaires dans la zone d’emploi… Dans les grandes agglomérations urbaines et dans les villes moyennes à prédominance ouvrière, près de la moitié des écarts de salaires femmes-hommes observés s’explique par ces effets de structure. En neutralisant ces facteurs par une analyse « toutes choses égales par ailleurs », les écarts de salaires apparaissent plus réduits, mais ils demeurent relativement hétérogènes sur le territoire : 1,5 % à 15,6 %.

L’écart salarial « toutes choses égales par ailleurs » apparaît en moyenne plus faible dans les grandes zones urbaines (36 zones d’emploi), où l’écart observé est pourtant le plus élevé (20 %). Dans ce groupe qui compte 40,8 % de la population, le salaire net mensuel en EQTP (2 341 euros) est plus élevé, ce qui peut également expliquer que la différence de salaires femmes-hommes soit en moyenne plus important. Plus de la moitié de cet écart provient des différences de structure des emplois occupés entre les deux sexes. Un écart moyen non expliqué de 9 %, le plus faible de tous les groupes de la métropole, existe pour les salaires féminins.

Dans les villes moyennes principalement ouvrières (129 zones d’emploi), les écarts de salaires se rapprochent de la moyenne nationale. L’écart de salaire horaire net moyen est inférieur de 17,9 % pour les femmes : c’est le deuxième plus élevé, et le plus proche de la moyenne nationale.

Dans les zones à prédominance ouvrière peu denses (113 zones d’emploi), aux caractéristiques d’emploi identiques à celles des villes moyennes mais en plus marqué, l’écart salarial entre les hommes et les femmes est plus réduit : il s’établit à 16,8 % en défaveur des femmes.

 

Marie Gasnier

 

* Source : « Les écarts de salaires femmes-hommes en 2010 : disparités territoriales par zones d’emploi », Dares, Document d’études n° 196, décembre 2015


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