Saumur Loire Développement : un diagnostic pathologique de la piscine municipale

Publié le 12 juin 2009 à 0h00 - par

La piscine du Val de Thouet de la ville de Saumur, construite en 1995, présente des fissures et des problèmes d’étanchéité. L’agglomération de Saumur Loire Développement a décidé en janvier 2009 d’effectuer un diagnostic pathologique avant d’entamer des travaux.

Saumur Loire Développement : un diagnostic pathologique de la piscine municipale

« Nous avons observé des tassements, des défauts d’étanchéité et des problèmes dans la gestion des flux d’eau et d’air », affirme Frédéric Bardou, directeur grands équipements à la communauté d’agglomération de Saumur Loire Développement (Maine-et-Loire). La piscine, qui date de 1995, vieillit mal. Les galeries techniques sont infiltrées « mais on ne sait pas d’où provient l’eau : du bassin de la piscine ou des plages (carrelage autour de la piscine). » Ce défaut provoque la corrosion des gaines techniques dont celles de la centrale de traitement de l’air. Par ailleurs, les tassements observés à certains endroits au niveau des fondations sont importants. « Quand on construit ce type d’ouvrage on réalise des remblais pour lesquels des tassements sont calculés. Or, ceux-là sont beaucoup plus élevés que prévus », poursuit le directeur. Arrivé fin 2008 dans l’agglomération, Frédéric Bardou propose aux élus d’effectuer un diagnostic pathologique du bâtiment avant d’engager des rénovations onéreuses : « les élus souhaitaient savoir d’où provenaient ces problèmes, quels étaient les travaux à effectuer et l’ordre des priorités ».

Le 9 janvier 2009, un marché à procédure adaptée estimé à 15 000 euros est lancé sans variante ni option. Il est intitulé « étude “Pathologie bâtiment” portant sur les désordres observés sur la piscine du Val de Thouet à Saumur ». Il doit être réalisé impérativement la semaine du 23 au 28 février 2009, semaine de vidange de la piscine. Sa durée : deux mois à compter de sa notification. L’expertise attendue doit préciser « l’origine des désordres et proposer des solutions correctives en identifiant des priorités ou différentes variantes puis en donnant un chiffrage sommaire des interventions à réaliser », peut-on lire dans le cahier des clauses particulières. « L’étude concerne l’ensemble du bâtiment. Tout sera examiné de manière à identifier les problèmes mais aussi leurs liens pour ensuite définir un programme de travail à réaliser pour assurer la pérennité de l’ouvrage », explique Frédéric Bardou. L’étude doit également estimer la durée de vie prévisible de l’ouvrage si rien n’est entrepris.

Visite des lieux

Les critères de sélection de l’offre sont le prix pondéré à 50 %, la valeur technique pour 30 %, les moyens matériels et humains utilisés pour 20 %. Dans le mémoire technique, les candidats précisent le mode opératoire envisagé : le type de mesures, la nature des essais, les méthodes pour réaliser les éventuels sondages ainsi que le matériel utilisé pour procéder.

Une visite des lieux est proposée aux différents candidats afin de former « une offre réaliste et sérieuse. Le titulaire du marché ne pourra en aucun cas arguer ne pas avoir eu connaissance de désordres particuliers autres que ceux signalés à titres indicatifs dans le présent cahier des clauses particulières pour ne pas les inclure dans son étude ou pour les inclure à titre de prestations complémentaires », explique l’article 4 consacré à la « visite préalable des lieux et l’obligation d’information du prestataire ». Aussi, tout problème constaté devra obligatoirement être inclus dans le cadre de l’étude dans les mêmes conditions que ceux mentionnés dans le cahier des charges.

Une période de 15 jours est prévue pour la vérification de l’étude du document final. Le marché a été attribué le 12 février à la société d’études Socotec. Le diagnostic a, lui, été présenté le 2 avril.

Entretien avec Michel Baranger, chef du service commande publique et Frédéric Bardou, directeur grands équipements de l’agglomération Saumur Loire Développement

« Il est important que tout le monde ait le même niveau d’information ».

HA : Pourquoi avoir effectué le diagnostic pathologique de la piscine ?

Frédéric Bardou : En février 2008, une campagne de mesure a été lancée. On a noté une variation du bâtiment de six centimètres pour cet ouvrage vieux de 13 ans.

HA : Qu’est-ce que cela signifie ?

F.B. : Le bâtiment a beaucoup bougé. Nous avions constaté des problèmes de structure dont des fissures, notamment au niveau des vitraux. Le dispositif de traitement de l’air et de l’eau est également détérioré à cause des résidus de chlore qui attaquent ses gaines.

HA : Comment s’est passé la conception du marché ?

F.B. : J’ai travaillé en étroite collaboration avec le service marchés pour réaliser les pièces administratives. Au départ, nous ne savions pas trop comment le monter. Cette prestation est inédite dans nos services. Aussi j’ai effectué une petite étude de marché et parallèlement, nous avons cherché à savoir si des collègues de services techniques avaient été confrontés à ce type de démarche.

HA : Comment vous y êtes-vous pris ?

Michel Baranger : Je participe à un des forums du site territorial.fr sur lequel on peut demander aux collègues de l’aide. Les acheteurs nous ont fait part de leurs idées. Nous les avons rassemblées et utilisées pour élaborer le cahier des charges et notamment sa partie technique.

HA : Est-ce que ce fut un marché difficile à rédiger ?

M.B. : Ce qui est fondamental pour la rédaction d’un marché tel que celui-ci, c’est la manière dont le service technique exprime son besoin et la façon dont il souhaite qu’il se réalise. Souhaite-t-il un lot ou deux ?, par exemple. Si la pensée des services techniques est claire et l’organisation du marché précise, l’écriture est facile. J’estime qu’alors 80 % de l’écriture du marché est réalisée. Frédéric Bardou était particulièrement clair, ce qui n’est pas toujours le cas des services techniques. Nous avons pris le temps de rédiger un cahier des charges le plus complet possible.

HA : Qu’en était-il des offres ?

M.B. : Nous avons reçu deux offres globalement équivalentes techniquement. Les entreprises postulantes étaient toutes deux spécialisées dans le diagnostic des centres aquatiques. Le prix a fait la différence.

HA : Comment vous êtes-vous organisé en interne pour le suivi du marché ?

F.B. : Nous avons créé un comité de pilotage qui comprenait notamment les élus référents, le directeur de la piscine, des techniciens. C’est la solution que j’emploie lorsque je me trouve face à un marché difficile ou impliquant plusieurs services. Il est important que tout le monde ait le même niveau d’information et que chacun puisse communiquer avec le bureau d’étude. Ce dernier a pu ainsi disposer des informations dans leur ensemble. Le directeur de la piscine leur a fait part de fortes contraintes d’exploitation de l’ouvrage. Chacun a pu s’exprimer sur la chronologie des travaux éventuels.

HA : Pourquoi associer les élus ?

F.B. : Ils ont besoin d’être au courant de l’avancement du diagnostic, des plannings afin de prévenir les citoyens.

HA : Le cabinet d’étude vous a-t-il fait part de son expérience ?

F.B. : Le cabinet choisi a déjà effectué des démarches équivalentes. Aussi nous a-t-il conseillé. Par exemple, nous avons élargi le diagnostic du volet consommation d’énergie. Mais notre cahier des charges permettait aux candidats de proposer des prestations supplémentaires.

HA : Où en êtes-vous de la réalisation du diagnostic pathologique ?

F.B. : Nous avons terminé la première phase avec la présentation du diagnostic le 2 avril. Au terme de la seconde phase, un plan d’action sera présenté pour définir les interventions à programmer. Le cabinet d’étude attributaire du marché, pour cela, s’est associé à un bureau d’étude spécialisé en économie du bâtiment.

CONTACTS

Michel Baranger, Chef du service de la commande publique
[email protected]

Frédéric Bardou
, Directeur grands équipements de l’agglomération Saumur Loire Développement
[email protected]

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