Des maisons de retraite à la limite de la saturation

Publié le 9 août 2010 à 0h00 - par

Le cabinet KPMG a publié, le 8 juillet, les résultats 2010 de son observatoire des maisons de retraite, qui étudie les indicateurs de gestion de 85 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) en France en 2008.

Des maisons de retraite à la limite de la saturation

Les équipes du secteur non marchand du cabinet KPMG ont élaboré un observatoire des maisons de retraite, à partir des données issues des comptes administratifs des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), recueillies auprès d’un panel de clients de KPMG (associations, mutuelles et fondations). Les résultats de l’édition 2010 de cet observatoire ont été produits sur la base des données des comptes administratifs 2007 et 2008 de 85 établissements (tous gérés par des organismes sans but lucratif).

Cet observatoire analyse les principaux ratios économiques : taux d’occupation, coût par résident, coût moyen du personnel par fonction, coût des locaux, de la restauration, du blanchissage, analyse de la structure financière… Ce travail constitue aussi « un outil au service des gestionnaires d’établissement, des autorités de tarification et de contrôle, et de toute autre entité intéressée par la gestion des établissements accueillant des personnes âgées dépendantes », précise le cabinet KPMG.

Les établissements de l’échantillon sont majoritairement des établissements de 60 à 99 places. En 2008, 83 établissements (soit 98 %) ont une convention tripartite applicable (contre 95 % en 2007). Le GIR Moyen Pondéré (GMP) s’établit, pour 2008, en moyenne, à 590. Voici les principaux éléments de cette étude.

Analyse du taux d’occupation

Le taux d’occupation des établissements est, en moyenne, de 97 % en 2008, contre 98 % en 2007. Les taux d’occupation sont semblables d’un établissement à l’autre. À noter : certains établissements affichent des taux supérieurs à 100 % en raison, notamment, d’une capacité installée différente de la capacité autorisée.

Analyse du coût par résident

Le coût total du résident (total des charges/lit par an) s’élève à 31 860 euros, en moyenne, en 2008 (28 973 euros en 2007), toutes sections tarifaires confondues. En divisant le total des charges par le nombre de journées facturées, la moyenne de prix de journée global s’établit à 90,72 euros en 2008 (81,17 euros en 2007). La dispersion est assez élevée (+/- 6 563 euros par lit et par an), ainsi que le révèle l’étude. La structure des coûts est différente d’un établissement à un autre. En effet, un établissement bénéficiant d’une mise à disposition gratuite de ses locaux aura forcément un coût moindre. De même, la pyramide des âges, ainsi que l’ancienneté du personnel et le taux d’encadrement nécessaire pour les résidents, jouent sur les coûts de prise en charge.

Analyse des tarifs hébergement/dépendance/soins

  • Le prix de journée hébergement pour les résidents s’établit entre 36 euros par jour et 98,64 euros par jour, pour une moyenne de 49,23 euros par jour. La moyenne du prix de journée pour les établissements hors île-de-France s’établit à 45,43 euros par jour.
  • Le prix de journée dépendance : le talon modérateur varie, en 2008, entre 2,92 et 7,51 euros par jour. La moyenne s’élève à 4,96 euros par jour, contre 4,64 euros en 2007. Les prix de journée dépendance sont très dispersés par rapport à la moyenne (+/- 0,75 euros en 2008).
  • Le prix de journée soins (rapport entre le forfait soins et le nombre de journées facturées) s’établit à 23,84 euros en 2008 par jour par résident. Il existe des disparités importantes entre les établissements, le prix variant de 10,38 euros par rapport à la moyenne en 2008.

Poids relatif des contributions des financeurs

Le résident contribue à hauteur de 63,1 % au paiement du prix de la journée, s’il ne bénéficie pas de l’aide sociale (prix de journée hébergement + talon modérateur dépendance). Le reste est supporté par l’État (à hauteur de 27,8 %) et par les conseils généraux (9,1 %).

Analyse des ratios de personnel

    • Le taux d’encadrement moyen est de 0,58, pour les établissements de plus de 60 lits, et de 0,57, pour les établissements de moins de 60 lits.
    • Le coût moyen annuel d’un salarié (salaires + cotisations sociales patronales) est de 39 200 euros, en moyenne, avec une diversité importante en fonction des postes occupés.

    Analyse du coût de la restauration

    Selon les établissements, la prestation de restauration (préparation et service en salle) est totalement réalisée en interne ou sous-traitée. Il existe aussi des établissements où la préparation des repas est sous-traitée, mais le service en salle est assuré par le personnel de l’établissement. Le coût moyen d’un repas est de 3,57 euros en 2008, contre 3,36 euros en 2007. Dans l’échantillon, 49 % (soit 42 sur 85) des établissements sous-traitent, en 2008, tout ou partie de leur restauration.

    Analyse de la structure financière des établissements

    La structure financière des établissements est, en moyenne, saine, estiment les auteurs de l’étude : « en effet, leur fonds de roulement est positif et ils dégagent un excédent de fonds de roulement par l’exploitation. La trésorerie qui en ressort est donc positive. » Cependant, les situations des établissements sont différentes. La trésorerie des établissements s’établit, en moyenne, à 88 jours d’exploitation. À moins de 60 jours, la trésorerie peut être considérée comme étant tendue, ceci pour une trentaine d’établissements, juge KPMG.

    Pour en savoir plus :

    Observatoire Maisons de retraite, KPMG, 2010

     

    Pour aller plus loin :