Les Européens vivent de plus en plus vieux

Publié le 19 avril 2013 à 0h00 - par

Bonne nouvelle : les Européens vivent plus vieux aujourd’hui. Mauvaise nouvelle : ils ne restent pas pour autant en bonne santé plus longtemps.

Selon une étude européenne réalisée par Eurostat, rendue publique le 16 avril, les Européens vivent de plus en plus vieux. Depuis 2005, cet institut produisant des statistiques au niveau européen calcule, chaque année, l’espérance de vie sans limitation d’activité sous le nom d’ « années de vie en bonne santé ».

Résultat : l’espérance de vie à 65 ans a augmenté de 1,3 an pour les hommes et de 1,2 an pour les femmes depuis 2005, dans les 27 pays de l’Union européenne (UE). Les Européens peuvent ainsi espérer vivre jusqu »à l’âge de 83 ans, pour les hommes, et de 86,4 ans, pour les femmes.

La France demeure la championne de « l’espérance de vie à 65 ans ». Traduction : nombre d’années à vivre pour une personne âgée de 65 ans. En effet, notre pays affiche 19,3 ans d’espérance de vie à 65 ans pour les hommes et 23,8 ans pour les femmes, en 2011, contre 18 ans pour les hommes et 21,4 ans pour les femmes dans l’ensemble des pays de l’UE. En outre, la France fait partie des pays où l’espérance de vie à 65 ans a le plus augmenté : 1,8 an pour les femmes et 1,6 an pour les hommes entre 2005 et 2011 !

Seul bémol à ces bonnes nouvelles, l’espérance de vie en bonne santé après 65 ans a tendance à stagner depuis 2005. Et cela est vrai sur tout le continent. Ainsi, l’espérance de vie sans incapacité (EVSI) – devenu un indicateur important des politiques européennes – a augmenté de 0,2 an seulement, pour les hommes, et a même diminué de 0,2 an, pour les femmes, au cours de la même période.

En conséquence, les hommes européens de 65 ans peuvent, en moyenne, espérer vivre 17,4 années supplémentaires, mais seulement 8,4 sans que leur activité soit limitée et 7 années sans maladie chronique. Chez les femmes, l’écart est encore plus marqué : sur les 20,9 années qu’elles peuvent espérer encore vivre à 65 ans, il ne leur reste que 8,6 années sans incapacité et 7,8 années sans maladie chronique. La France ne fait pas exception dans ce vieux continent qui vieillit en moins bonne santé. De fait, l’espérance de vie sans incapacité n’a avancé que de 0,3 % entre 2005 et 2011, pour les femmes âgées de 65 ans.

Un nouvel indicateur a fait son apparition dans l’étude d’Eurostat. À savoir : les années de vie où les personnes se perçoivent en bonne santé. Alors même que le nombre des personnes vivant avec des incapacités ou des maladies chroniques augmente, paradoxalement, cet indicateur s’affiche, lui aussi, en hausse en Europe, entre 2005 et 2011 : 1,5 ans pour les hommes et 1,6 an pour les femmes.

En résumé : si l’espérance de vie à 65 ans s’est allongée d’un an dans l’Union européenne entre 2005 et 2010, le temps vécu en mauvaise santé perçue a diminué (de 0,5 à 1,1 an, selon le sexe), et ce en dépit de l’augmentation des années de vie s’accompagnant de maladies chroniques (de 1,6 à 1,3 an, selon le sexe), le temps vécu sans limitation d’activité restant, quant à lui, inchangé.

« Ce paradoxe peut s’expliquer en partie par un repérage plus systématique et par une meilleure prise en charge des problèmes de santé, dont la fréquence a pu augmenter sans pour autant que les déclarations de limitations d’activité ou la perception négative de sa santé aient augmenté », explique l’Institut national d’études démographiques (Ined).


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