Accessibilité : les communes poursuivront leurs actions après 2015

Publié le 23 septembre 2013 à 0h00 - par

Les villes devraient être accessibles en 2015. Cependant, l’accessibilité « à tout pour tous » sera impossible pour cette date. Une enquête montre l’avancement des actions dans les communes.

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Mettre en œuvre les chantiers d’accessibilité est une tâche lourde et complexe. Pourtant, malgré les difficultés, les communes se félicitent de la loi « Handicap » du 11 février 2005, qui conduit à une meilleure accessibilité généralisée, peut-on lire dans un guide* élaboré par les ministères de l’Égalité des territoires et de l’Écologie qui repose notamment sur une enquête, menée auprès de vingt-cinq villes de toutes tailles.

Les communes s’inquiètent des objectifs fixés par la loi, difficiles à atteindre : une accessibilité généralisée en 2015. Ces mises aux normes coûtent très cher, entraînent des problèmes techniques et nécessitent un changement de regard sur le handicap, afin de faciliter l’intégration des personnes handicapées dans la cité.

Soucieuses d’optimiser les dépenses, les communes planifient leurs projets au-delà de l’échéance de 2015 et définissent des priorités à court et moyen termes : programme pluriannuel de mise en accessibilité du patrimoine communal et hiérarchisation des actions notamment, ce qui, en outre, facilite la mise en place des actions.

Elles améliorent l’accueil de tous les publics dans les équipements communaux et adoptent le principe de conception universelle qui évite de revoir les aménagements a posteriori. L’accessibilité des services de la mairie, en particulier l’accueil, représente une priorité symbolique.
 

Travailler avec les associations de handicapés

Pour « relever le défi », les villes travaillent de façon transversale et concertée. Elles désignent des référents dans les services administratifs et techniques, des chargés de mission, quelquefois même des « ambassadeurs » dans les quartiers.

Les grandes villes ont généralement une équipe dédiée, tandis que les petites et moyennes communes désignent un référent handicap dans chaque direction. Toutes les villes interrogées se sont dotées d’un conseil où siègent les associations représentatives des différents handicaps, premières utilisatrices des améliorations.

Une délégation d’un ou plusieurs élus qui coordonnent les travaux est la première étape d’une politique d’accessibilité. Elle veille également à l’articulation de cette politique avec l’intercommunalité et avec les commissions (communale et intercommunale) pour l’accessibilité aux personnes handicapées. Cela permet aussi à la commune de nouer des partenariats avec les institutions et les associations, autour d’actions de solidarité et de citoyenneté relatives à tous les handicaps : physique, sensoriel, mental ou psychique. La délégation veille à la cohérence et à la transversalité de l’action publique.
 

Rappeler leurs obligations aux commerçants et aux artisans

Plusieurs commissions et groupes peuvent travailler à l’accessibilité de la ville : commission accessibilité (composée d’élus, maires adjoints, membres d’associations et représentants d’usagers), commission technique, commissions communales ou intercommunales pour l’accessibilité aux personnes handicapées (CCAPH-CIAPH), groupes de travail thématiques, groupes témoins relatifs aux différents handicaps (cognitif, visuel, auditif, moteur) pour les tests…

Il est également important de communiquer sur les actions, en particulier auprès des commerçants et artisans, ainsi qu’auprès des offices de tourisme.

L’enquête montre que l’accessibilité à tout pour tous sera impossible pour 2015. Toutefois, les communes indiquent qu’elles poursuivront leur action, en planifiant la mise en accessibilité de leurs services et de leurs prestations au-delà de cette date.

Marie Gasnier

 

* « Accessibilité : comment les villes relèvent le défi ?« , ministères de l’Égalité des territoires et de l’Écologie, 2 septembre 2013