Inquiétudes sur l’avenir des Maisons départementales des personnes handicapées

Publié le 9 octobre 2015 à 14h45 - par

L’Association des paralysés de France (APF) organise le 14 octobre un rassemblement devant le ministère de la Santé, pour exprimer ses inquiétudes sur l’avenir des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), guichets uniques d’accès aux droits, a-t-elle annoncé mercredi.

personne handicapée

L’association remettra à cette occasion à la ministre de la Santé Marisol Touraine une pétition lancée en mars dernier sur change.org, intitulée « Touche pas à ma MDPH », et ayant recueilli plus de 34 000 signatures, a-t-elle annoncé dans un communiqué.

Des actions seront également organisées localement, a précisé à l’AFP Malika Boubekeur, conseillère nationale de l’association.

Les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), créées dans chaque département par la loi sur le handicap de 2005, permettent aux personnes handicapées d’accéder à de nombreux droits et services : c’est là par exemple que l’on doit s’adresser pour obtenir une place en établissement scolaire pour son enfant handicapé, un service à domicile, une formation ou une allocation de ressources.

« Les MDPH sont indispensables au quotidien pour toutes les personnes en situation de handicap et leurs familles »

Actuellement, ces structures sont pilotées conjointement par l’État, le conseil départemental, les associations, l’Agence régionale de santé, la Caisse d’allocations familiales, regroupés au sein d’un groupement d’intérêt public.

Mais l’APF craint que ce fonctionnement, qui garantit selon elle l' »indépendance » des MDPH et la participation de tous les acteurs concernés, ne soit remis en cause par « les projets locaux de certains conseils départementaux, qui tentent d’intégrer les MDPH dans l’organigramme de leurs services ». L’APF craint, selon le texte de la pétition, une « mainmise » des conseils départementaux et des partenaires réduits au rôle de « potiches ».

L’association regrette également que le projet de loi sur le vieillissement, en cours d’adoption au Parlement, favorise le développement de Maisons de l’autonomie (MDA). Déjà expérimentées dans plusieurs départements, celles-ci regroupent les services destinés aux personnes âgées en perte d’autonomie et aux personnes handicapées.

Étant donné les difficultés budgétaires des départements, l’APF craint que ces évolutions n’impliquent « des moyens de fonctionnement en baisse » et que les personnes handicapées soient particulièrement lésées.

« Il existe aujourd’hui 10 MDA, 23 sont en projet de création, et 8 départements s’interrogent », selon Mme Boubekeur.

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