Le marché des crèches en France

Publié le 10 mai 2012 à 0h00 - par

Une étude confirme la percée des entreprises privées dans le secteur de l’accueil de la petite enfance.

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Le cabinet d’études, de conseil et d’analyse sectorielle Eurostaf vient de publier une étude sur « Le marché des crèches en France ». Celle-ci confirme « la percée des entreprises privées », qui, selon le cabinet, « dynamise le secteur ».

Le manque de places d’accueil dans les structures traditionnelles a favorisé l’émergence d’acteurs privés à but lucratif dans ce secteur historiquement public. « Ainsi, en 2012, près d’une création de crèche sur deux est le fait du secteur privé lucratif, annonce Eurostaf. Le secteur se dirige vers une approche professionnalisée avec des partenariats entre sociétés de crèches, des plates-formes de réservation et un accroissement du réseau ».

Face à une demande élevée de garde d’enfants de moins de 3 ans, non satisfaite, les autorités françaises ont assoupli la politique de la petite enfance en permettant le développement d’entreprises privées à but lucratif dans ce secteur, rappellent les auteurs de l’étude. Le marché de l’accueil de la petite enfance offre un potentiel de développement important, autant pour les acteurs privés que publics, souligne Eurostaf, la convention d’objectifs et de gestion (COG) de la Cnaf ayant fixé à 100 000 le nombre de places à créer avant fin 2012.

Le cabinet d’études voit dans les entreprises de crèches de « nouveaux acteurs de référence ». Bien qu’encore marginales en termes de nombre de places, ces sociétés de gestion investissent massivement le marché, indique Eurostaf. Certains acteurs se sont rapidement développés, comme le leader Babilou, qui a une stratégie de développement basée sur le rachat de concurrents. D’autres, comme Les Petits Chaperons Rouges, privilégient la croissance organique, via une consolidation de leurs actifs.

« Les cinq premiers acteurs du secteur privé lucratif sont devenus, en quelques années, des puissances financières, dont les facteurs clés de succès sont la rigueur gestionnaire, des projets pédagogiques solides et une optimisation du remplissage des structures, poursuit l’étude. Ces success stories séduisent un nombre croissant de financeurs comme les entreprises « grands comptes », autant que les petites et moyennes entreprises, et de façon croissante, les municipalités, qui souhaitent déléguer la gestion de ces établissements à ces spécialistes ».

« Les enjeux pour les années à venir sont multiples », observe Eurostaf. Pour les leaders, Babilou ou Les Petits Chaperons Rouges, il s’agit de consolider les acquis et maintenir la dynamique de croissance interne et externe. Pour les challengers, tels que La Part de Rêve ou Crèches de France, il s’agit d’accroître le taux de couverture géographique, afin de répondre à une demande nationale. Enfin, une majorité d’acteurs se positionne auprès des municipalités ou des administrations qui délègueront de plus en plus leur politique petite enfance, note l’étude.

Le secteur est, par ailleurs, « à l’aune de bouleversements majeurs », prédit enfin Eurostaf : d’ordre financier, vers des développements moins capitalistiques, mais aussi d’ordre stratégique, avec une différenciation de l’offre (projets pédagogiques, constructions HQE, développement durable). Il est aussi question de bouleversements d’ordre humain, puisqu’il s’agit de favoriser la fidélisation des salariés (formation, mobilité, développement des carrières).

 

Pour aller plus loin :

Le marché des crèches en France, La percée des entreprises privées dynamise le secteur, Eurostaf


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