Portraits d'acteurs

Nadège Baptista Directrice Générale des Services de la Ville et de l’Agglomération de Châteauroux

Nadège Baptista

Directrice Générale des Services de la Ville et de l’Agglomération de Châteauroux

« Un engagement à 100 % et à 360° pour toujours s’adapter à la société en mouvement. »

Quelles sont vos fonctions actuelles ?

Nadège Baptista : Je suis Directrice Générale des Services de la Ville et de l’Agglomération de Châteauroux.

Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

Nadège Baptista : D’abord Officier de marine issue de l’école navale, mon parcours est d’abord celui d’un jeune ingénieur en génie atomique investi au sein des unités de la Marine nationale. Ce premier acte de vie m’a amenée aux confins du monde, au-delà du cercle polaire et de l’Équateur, à bord du porte-hélicoptère Jeanne d’Arc, de la frégate anti-sous-marine Tourville et du porte-avions Charles-de-Gaulle. Consciente de son caractère exceptionnel, je partage ce vécu avec mes frères et sœurs d’armes.

Ma vie a pris un tournant lorsque j’ai choisi de quitter le milieu militaire pour explorer le monde civil, plus vaste, plus libre, mais aussi plus fluctuant et paradoxalement moins rassurant. J’intègre l’équipe de direction générale de Chartres métropole après l’Institut national des études territoriale, puis Châteauroux métropole, en tant que DG mutualisé de la Ville et de l’Agglomération.

Citez le projet qui vous a le plus marquée et dont vous êtes le plus fière ?

Nadège Baptista : La mutualisation des services que j’ai portée à Châteauroux métropole m’a profondément marquée. J’ai beaucoup appris en modelant une nouvelle organisation, dans un contexte marqué par le recul des dotations aux collectivités. Cette aventure a été fondatrice pour la collectivité de femmes et d’hommes qui m’entourent.

Je suis aussi attachée à un autre projet, initié dans le cadre de l’Association des Administrateurs Territoriaux de France (AATF) et intitulé Regards croisés Public-Privé. Je souhaite longue vie à cette initiative visant à décloisonner les regards et les parcours, entre fonctions publiques et monde privé. Échange entre cadres relevant de deux univers différents mais exerçant dans le même champ (direction générale, RH ou finances), Regards croisés est à la fois une opération de communication sur nos métiers, atypiques et finalement peu connus, et un levier de professionnalisation.

Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?

Nadège Baptista : Celui d’un décloisonnement des parcours professionnels, qui passe certainement par un décloisonnement des formations des cadres supérieurs de la fonction publique, à commencer par l’ENA et l’INET, deux écoles localisées à Strasbourg.

La mobilité fait la richesse des parcours, et celle des organisations qui capitalisent sur les expériences variées des cadres qu’elles recrutent. Il devrait être plus naturel d’évoluer d’un niveau de collectivité à l’autre, d’une fonction publique à l’autre, mais également de la fonction publique au monde privé, sans tout reprendre à zéro et devoir reconstruire une légitimité.

Comment décririez-vous votre engagement personnel en tant qu’acteur public ?

Nadège Baptista : Un engagement à 100 % et à 360° pour toujours s’adapter à la société en mouvement.

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Nadège Baptista : L’anticipation, l’agilité, la capacité à trouver des solutions innovantes à des situations complexes.

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marquée dans votre carrière ?

Nadège Baptista : Celle d’un proverbe chinois, qui dit que la meilleure part de la connaissance est la connaissance de son ignorance, et celle de la pensée complexe d’Edgar Morin, qui s’inscrit dans la transdisciplinarité.

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?

Nadège Baptista : Nous vivons aujourd’hui et depuis plusieurs années, avec le double enjeu de la digitalisation et de la participation à l’effort de réduction du déficit public.

Lorsque j’ai débuté dans la Marine nationale, nous n’avions pas accès à internet, communiquions par messages au format OTAN, via une messagerie sécurisée que nous appelions Mélodie. À Chartres, le simple fait de jeter un œil à son téléphone portable éveillait la suspicion. Force est de constater que les outils numériques se sont banalisés ces dernières années, au point qu’à Châteauroux comme ailleurs, il est devenu impensable pour un cadre de passer quotidiennement des heures en réunion, sans disposer des outils numériques lui permettant de poursuivre ses missions.

Partagé par l’ensemble des administrations, l’effort de réduction du déficit public est le leitmotiv le plus répandu dans les processus de changement. Prégnant dans les armées, le sentiment de pénurie est aussi présent dans les collectivités. Comme aucun besoin n’apparaît moins justifié qu’un autre, il faut sans doute se résoudre en tous domaines, à adapter notre ambition à nos moyens.

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