Portraits d'acteurs

Pierre-Henri Vray

Pierre-Henri VRAY

Directeur de l’Institut Régional d’Administration de Lyon, Administrateur Général du ministère de l’Intérieur détaché depuis 2013

« La fonction publique est, en effet, un moteur majeur d’intégration sociale, et le porteur indispensable des valeurs républicaines qui recoupent pour l’essentiel les obligations du statut général de la fonction publique. »

Quelles sont vos fonctions actuelles ?

Pierre-Henri Vray : Je suis actuellement directeur de l’Institut Régional d’Administration de Lyon (IRA), un des cinq établissements publics administratifs sous tutelle de la DGAFP, en charge du recrutement et de la formation initiale des cadres d’administration générale de l’État. L’IRA s’implique également dans la formation promotionnelle (préparations aux concours, notamment PENA, Classe Préparatoire Intégrée), la formation au management et à la citoyenneté (déontologie, laïcité, statut…) et la coopération internationale (CIIRA).

Quelles sont les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

Pierre-Henri Vray : Je suis diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris, et ancien élève de l’École de la Santé (actuellement EHESP). Après un début de carrière dans les fonctions de directeur d’hôpital, j’ai intégré le corps préfectoral et y ai exercé durant quinze ans toutes les fonctions de sous-préfet, dans les six coins de l’Hexagone.

J’ai également, comme administrateur civil, exercé des fonctions RH au ministère de l’Intérieur et comme sous-directeur RH en interministériel.

Citez le projet qui vous a le plus marqué et dont vous êtes le plus fier ?

Pierre-Henri Vray : J’ai tiré une satisfaction particulière du pilotage de la démarche de certification « Qualipref » en 2008. La préfecture de l’Ain, dont j’étais à l’époque le secrétaire général, fut ainsi la première à obtenir cette certification, entraînant dans son sillage l’ensemble des préfectures de France.

Plus récemment, en septembre 2015, j’ai eu la fierté d’accueillir à l’IRA la ministre chargée de l’Éducation nationale venue parrainer la première « convention ambassadeur de la réserve citoyenne » passée entre une école de service public et une académie.

Avez-vous un rêve que vous souhaitez concrétiser ?

Pierre-Henri Vray : Un espoir plus qu’un rêve : contribuer à réduire l’incompréhension qui existe trop souvent entre fonctionnaires et acteurs du secteur concurrentiel. Chacun, à sa place, contribue à la richesse collective dans le respect de l’état de droit et des particularités de l’histoire de notre pays et de ses diversités culturelles et géographiques. Opposer les uns et les autres est particulièrement néfaste dans le contexte actuel où les bonnes volontés de tous sont requises.

Comment décririez-vous votre engagement personnel en tant qu’acteur public ?

Pierre-Henri Vray : Haut fonctionnaire depuis le début de mon parcours, issu moi-même d’une famille de fonctionnaires, j’en ai toujours conçu une grande fierté. La fonction publique est, en effet, un moteur majeur d’intégration sociale, et le porteur indispensable des valeurs républicaines qui recoupent pour l’essentiel les obligations du statut général de la fonction publique. Mon engagement personnel consiste à diffuser ce message aux plus jeunes et à le porter auprès de tous mes interlocuteurs.

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Pierre-Henri Vray : Comme tout cadre supérieur, je tâche de porter la plus grande attention à la qualité du management de mes équipes. Être bienveillant avec mes vingt collaborateurs, savoir aussi respecter leurs compétences, sont des qualités nécessaires à la tête d’une structure dont il m’appartient d’expliquer à mes partenaires l’importance de la valeur ajoutée. Les élèves de formation initiale attendent pour leur part du directeur qu’il soit un modèle voire, en certaines circonstances, un guide.

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marqué dans votre carrière ?

Pierre-Henri Vray : Je citerais volontiers même si, l’apprenant, il en sera gêné, un de mes anciens préfets dans l’Ain, Michel Fuzeau. Modeste, humain, il est un des rares professionnels que j’ai croisés qui ait su à ce point allier expertise technique, vision stratégique et souci du bien-être des collaborateurs.

« Toute option politique égale par ailleurs », je fus également impressionné par la profondeur de l’analyse historique et la capacité à problématiser les sujets contemporains de Jean-Pierre Chevènement, venu animer notre séminaire de clôture en juillet 2016.

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?

Pierre-Henri Vray : Le processus de déconcentration autour des préfets engagé dans les années 90 me paraissait très prometteur voire enthousiasmant. Toutefois, les effets conjugués de la LOLF et de la REATE ont conduit à une refonte des processus et des organisations qui m’ont incité à privilégier l’option du pilotage d’une structure autonome.

Le contexte terroriste me semble, quant à lui, nécessiter la connaissance et la diffusion de valeurs indispensables à la cohésion du pays. Les jeunes cadres que je contribue à former ont un rôle majeur à jouer en ces circonstances historiques.

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