Portraits d'acteurs

Virginie Haldric, directrice générale des services d'Annemasse

Virginie Haldric

Directrice générale des services du Conseil départemental du Var

« Je suis très fière du projet auquel je m’adonne actuellement : accompagner mes équipes dans un changement managérial axé sur la bienveillance, la qualité de vie au travail et l’amélioration du service public. »

Quelles sont vos fonctions actuelles et quelles ont été les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

Virginie Haldric : Je suis directrice générale des services du département du Var.

Mon parcours m’a conduit de l’agglomération nancéienne à Toulon en passant par Strasbourg, la région parisienne, Arras, Annemasse et Arles, où j’ai occupé de nombreux postes de directrice générale des services. Je me suis aussi vue confier des missions plus opérationnelles dans le développement économique et l’aménagement urbain. J’ai eu l’occasion, également, de travailler pour le compte du ministère de l’Éducation nationale dans un CROUS où je me suis occupée de maîtrise d’ouvrage publique, sans oublier mon passage dans les juridictions financières où j’ai exercé le métier de magistrate.

C’est une trajectoire riche et diversifiée, qui exprime ma volonté de me perfectionner dans ma pratique professionnelle, mon ambition qui m’a conduite à progresser par la voie du concours et, surtout, mon désir de servir ma communauté en m’engageant dans des missions riches de sens.

Si vous deviez décrire votre métier actuel en 3 mots, quels seraient-ils ?

Virginie Haldric : Écoute : celle du monde qui change tout d’abord et qui nous pousse vers plus de modernité et de simplicité ; celle des élus, naturellement, de leurs attentes, de leurs projets, de leurs volontés qu’il m’incombe de traduire en plans d’actions ; celle des agents, ensuite, pratiquée le plus souvent possible en direct, pour accélérer la résolution des problèmes qu’ils rencontrent et leur permettre de s’adonner totalement à leurs missions ; celle des partenaires et publics, enfin, car je m’efforce de trouver des modalités qui me permettent de ne pas me déconnecter du sens profond de notre action publique.

Détermination : indispensable pour ne pas chanceler lorsque les événements nous font basculer du quotidien à l’extraordinaire ; nécessaire pour garder le cap dans les réformes de longue haleine ; exemplaire pour tous les collaborateurs qui jonglent avec de multiples difficultés quotidiennes et qui sont, en permanence, confrontés à la tentation de reléguer la réforme aux calendes grecques...

Optimisme : c’est la clé qui ouvre tout ! Avec l’optimisme, on mobilise, on engage, on ramène les difficultés à une taille raisonnable et on soutient son propre moral.

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Virginie Haldric : Je ne suis pas certaine de les posséder toutes mais je pense que s’il fallait lister les qualités essentielles à l’exercice des fonctions de DGS ce seraient : la lucidité, le courage, la persévérance, la conviction, la modestie, la créativité et sans le moindre doute la loyauté.

J’ajoute aussi la souplesse, sans laquelle on ne fait rien de tout cela. Une qualité qu’il faut entretenir physiquement aussi bien que psychologiquement et qu’il faut faire partager largement !

Qu’est ce qui vous fait lever chaque matin ?

Virginie Haldric : L’enthousiasme à l’idée de repartir au combat et de relever des défis petits et grands. Le soleil souvent car j’ai désormais la chance de vivre et travailler dans un territoire très lumineux. Parfois aussi, c’est l’urgence d’être à l’heure au premier rendez-vous qui me fait me lever !

Quel est le projet qui vous a le plus marquée et dont vous êtes le plus fière ?

Virginie Haldric : Je suis très fière du projet auquel je m’adonne actuellement : accompagner mes équipes dans un changement managérial axé sur la bienveillance, la qualité de vie au travail et l’amélioration du service public. Je suis très heureuse de l’esprit d’équipe qui nous permet de faire progresser la démarche à un bon rythme malgré la crise sanitaire, et de l’engagement de chaque femme et chaque homme qui apporte sa contribution concrète à ce changement majeur. C’est un projet long et complexe, mais il est porté par des femmes et des hommes résolus à donner vie à ce changement au profit du plus grand nombre.

Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?

Virginie Haldric : J’ai le sentiment de pouvoir concrétiser mes rêves qui sont, somme toute, très simples : c’est sans doute ce qui me procure, au quotidien, un sentiment de sérénité précieux dans l’exercice de mes missions.

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marquée dans votre carrière ?

Virginie Haldric : J’ai eu la chance de rencontrer de nombreuses personnes qui ont contribué à me faire avancer : le premier maire qui m’a fait confiance en me confiant des responsabilités, un entrepreneur déterminé à faire vivre une entreprise de production textile à Épinal à une époque de déclin économique, une mécène internationale qui transforme Arles en dépit des vicissitudes politiques et de la méfiance locale, un collaborateur né à l’étranger et dont l’excellence dans la pratique a été une grande source de plaisir dans la collaboration professionnelle, un enseignant de prépa qui a guidé ma réflexion vers le haut et a permis à mon esprit de s’envoler, une femme résolue, parce qu’elle en connaît l’importance, à accomplir de son mieux l’emploi modeste qui lui a été confié, etc. et chaque personne qui a bien voulu partager avec moi une passion, une ambition, un objectif à atteindre ou simplement un échange dans lequel nous avons refait le monde.

Quelle est votre citation préférée et pourquoi ?

Virginie Haldric : « Jeune et fougueuse » je me motivais par la locution « ad augusta per angusta ». Désormais, plus sage et ayant vécu quelques difficultés professionnelles, je me nourris de cette citation attribuée à Nelson Mandela : « je ne perds jamais ; soit je gagne, soit j’apprends ».

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?

Virginie Haldric : La lente mais irrémédiable montée en puissance du fait intercommunal dans le paysage institutionnel français a été un changement majeur qui a nourri ma carrière professionnelle, principalement marquée par des postes en communes et intercommunalités.

Les 18 mois de formation d’administrateur territorial ont été le second changement le plus important, intervenu à mes quarante ans.

Propos recueillis par Hugues Perinel

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