Mineurs délinquants : l’encadrement militaire démarre

Publié le 15 février 2012 à 0h00 - par

À compter de ce 15 février, des centres de l’Établissement public d’insertion de la Défense (EPIDE) peuvent accueillir des « volontaires juniors » sous mandat judiciaire, pour effectuer un service citoyen.

Mineurs délinquants : l’encadrement militaire démarre

Ouverts en août 2005 et placés sous la tutelle des ministères de la Défense, de l’Emploi et de la Ville, les vingt centres de l’Établissement public d’insertion de la Défense (EPIDE) accueillent d’ordinaire des jeunes de 18 à 25 ans rencontrant d’importantes difficultés d’insertion et souvent en échec scolaire. Aux termes de la loi instaurant un service citoyen pour les mineurs délinquants, votée par le Parlement le 26 décembre (JO du 27 décembre 2011), un protocole signé le 9 février entre le ministère de la Justice et des Libertés, via la Direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ), et l’EPIDE ouvre désormais la possibilité, pour les jeunes de 16 à 18 ans ayant commis des actes de délinquance, auteurs d’une première infraction ou peu connus de la justice, d’effectuer un service citoyen au sein de quinze de ces centres. Objectif du dispositif : prévenir la récidive.

« Il ne s’agit pas d’un placement, mais d’un accueil sous contrat », prend soin de préciser le ministère. De fait, sur la base du volontariat, le jeune se verra proposer, dans le cadre d’une mesure de composition pénale, d’ajournement de peine ou de sursis avec mise à l’épreuve prononcée par l’autorité judiciaire, d’intégrer une structure de l’EPIDE pour une durée allant de 6 à 12 mois.
Le dispositif est, notamment, encadré par des enseignants, chargés d’insertion professionnelle. Les mineurs délinquants, rebaptisés « volontaires juniors », suivront « un emploi du temps rythmé et adapté, soumis à des règles de vie collectives exigeantes ».

Au programme : remise à niveau scolaire, apprentissage de la bureautique et de la navigation sur Internet, formation au code de la route et aux premiers secours, préparation à l’examen du permis de conduire, activités socioculturelles et large place accordée à l’éducation physique. Les jeunes concernés bénéficieront, en outre, « d’actions pédagogiques spécifiques, pour les aider à se construire un projet de vie et à gagner en autonomie : soutien psychologique hebdomadaire, travail individualisé sur l’orientation et le projet professionnel, préformation professionnelle organisée en concertation avec les employeurs ».

Les « volontaires juniors » demeureront sous la responsabilité de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) tout au long de leur parcours, « qui constitue une véritable alternative pénale », explique le ministère de la Justice et des Libertés. L’éducateur de milieu ouvert, référent de l’adolescent accueilli, sera en lien constant avec le magistrat ayant prescrit la mesure. Le juge devra ainsi être tenu informé, en permanence, des événements de la vie de l’adolescent durant son séjour à l’EPIDE. Les premiers « volontaires juniors » peuvent être accueillis dès ce mercredi 15 février. « 166 le seront d’ici à la fin de l’année », annonce le ministère.


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