Rémunération des fonctionnaires : les directeurs d’hôpitaux inquiets pour « l’emploi »

Publié le 28 janvier 2016 à 10h20 - par

Les directeurs d’hôpitaux se sont inquiétés mercredi 27 janvier du coût de l’accord sur la rémunération des fonctionnaires, qu’ils évaluent à 1,7 milliard d’euros pour la fonction publique hospitalière, redoutant des conséquences sur l’emploi.

Rémunération des fonctionnaires : les directeurs d'hôpitaux inquiets pour "l'emploi"

L’accord sur les parcours, les carrières et les rémunérations des agents (PPCR) propose de revoir d’ici à 2020 toutes les grilles de rémunération des fonctionnaires (classés selon le niveau de recrutement en catégories A, B, C), en contrepartie d’un allongement des carrières.

Dans la fonction publique hospitalière (FPH), le surcoût atteindra à terme 1,7 milliard d’euros, selon un calcul interne de la Fédération hospitalière de France relayé dans un communiqué. Mais « aucun financement n’a été, à ce jour, annoncé », soulignent la FHF, la Conférence des directeurs généraux de CHRU et la Conférence nationale des directeurs de centres hospitaliers, s’alarmant des « conséquences directes que les termes du protocole font peser sur l’emploi ».

Les responsables hospitaliers alertent ainsi les ministres de la Santé Marisol Touraine et de la Fonction publique Marylise Lebranchu sur les « moyens nécessaires » à l’application de l’accord et s’interrogent sur « l’impossibilité » de son financement, les hôpitaux devant réaliser un milliard d’euros d’économies en 2016.

L’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam), qui sert à freiner l’augmentation naturelle des dépenses de santé, a été fixé à 1,75 % en 2016, « pour une progression des charges évaluées à 3 % », rappellent les directeurs d’hôpitaux.

Or l’accord va « alourdir le poids des frais de personnels », qui représentent déjà 70 % du budget des établissements, a expliqué à l’AFP le président de la FHF, Frédéric Valletoux. « Le risque, c’est qu’on soit obligé, pour tenir les économies, de recourir à l’ajustement par l’emploi, en ne renouvelant pas des départs à la retraite » ou en privilégiant « l’emploi précaire », a-t-il ajouté, suggérant des « ajustements » ou une « mise en œuvre plus progressive de l’accord ».

Le protocole d’accord PPCR, que le gouvernement a décidé de mettre en œuvre en septembre, pose les bases d’un chantier inédit depuis le vaste accord Durafour de 1990 rénovant les grilles de rémunération.

 

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