L’apprentissage ne mobilise pas la Fonction publique

Publié le 11 octobre 2013 à 0h00 - par

Les contrats d’apprentissage ne sont pas encore généralisés dans le secteur public. Selon la ministre de la Fonction publique, « il manque une information globale et détaillée sur les fonctions publiques auxquelles on peut accéder par l’apprentissage ».

marchés négociés

L’apprentissage, contrat de travail vanté par les pouvoirs publics pour la lutte contre le chômage des jeunes, ne semble pas avoir fait l’objet d’une grande mobilisation de la part des collectivités territoriales. Insuffisamment informées du dispositif, elles paraissent même réticentes à s’engager sur un terrain habituellement associé au secteur privé. Il faut dire que l’ouverture de l’apprentissage au service public ne date que de 1992 et que l’idée a encore du mal à passer dans les administrations.
 

Les communes principales employeurs des apprentis

L’apprenti suit une formation générale, théorique et pratique, en vue d’acquérir une qualification professionnelle sanctionnée par un diplôme de l’enseignement professionnel ou technologique, un titre d’ingénieur ou un titre répertorié. Il suit en alternance une formation théorique dans un centre de formation des apprentis (CFA) et son application pratique en entreprise. Il perçoit un salaire calculé en fonction de son âge et de son ancienneté.

Les communes de 3 500 à 10 000 et de 10 000 à 20 000 habitants sont celles qui emploient le plus d’apprentis, respectivement 19 % et 12 %. Plus d’un quart des apprentis travaillent dans les communes de plus de 20 000 habitants.

9 % des apprentis travaillent dans des conseils généraux, contre 2 % pour les conseils régionaux. Quant aux organismes intercommunaux, ils emploient 12 % d’apprentis. Sur l’ensemble de chaque strate de collectivité, les apprentis représentent au maximum 0,7 % (communes de 3 500 à 10 000 habitants).

Si les apprentis sont plus de 400 000 au total selon le ministère de l’Éducation nationale, ils sont à peine plus de 8 000 dans la Fonction publique territoriale. Dans le secteur public, les contrats d’apprentissage (qui sont de droit privé) ne sont donc pas des modes de recrutement priorisés.
 

Un nombre d’apprentis faibles et en baisse

En cinq ans, malgré les politiques volontaristes, le nombre de jeunes alternants a baissé de 3 %. Le but fixé par le président de la République d’atteindre 800 000 alternants d’ici à 2015, dont 600 000 apprentis, semble bien loin d’être atteint. Entre février 2011 et février 2012, la chute a même été de plus de 54 % (509 contrats en 2011, 232 en 2012) et la baisse cumulée sur les deux premiers mois de l’année est de près de 23 %.

La volonté de booster l’apprentissage est cependant existante. C’est en particulier le cas dans la Fonction publique hospitalière où d’ici à 2015, la moitié des effectifs pourrait partir à la retraite. Mais attirer les jeunes dans ce secteur aux conditions de travail réputées difficiles est délicat. La Fonction publique hospitalière prévoit de ce fait de miser sur l’apprentissage, pour faire venir des candidats, dès leur formation initiale sur des métiers en pénurie. Des aides financières octroyées grâce à des partenariats avec des conseils régionaux soutiendront ce dispositif.

L’objectif de 500 000 apprentis d’ici à 2017 fixé dans le Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi ne pourra être atteignable, que si tous les acteurs se mobilisent, y compris la Fonction publique territoriale et l’économie sociale, où l’apprentissage est encore embryonnaire.


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