La GPEEC, pour quoi faire ?

Publié le 27 juin 2013 à 0h00 - par

La gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des compétences (GPEEC) est un sujet récurrent dans les collectivités depuis plus de 15 ans, souvent appréhendé sous une forme complexe alors qu’il aurait été préférable de le considérer d’une manière plus pragmatique.

Jean-François Lemmet

La GPEEC est en fait la conception, la mise en œuvre et le suivi de politiques et d’actions qui visent à réduire de façon anticipée les écarts entre les besoins et les ressources humaines existantes. Ceci nécessite l’élaboration d’un plan stratégique qui implique les hommes dans le cadre de leur évolution professionnelle. Si la gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des compétences (GPEEC) est d’actualité aujourd’hui cela peut s’expliquer par les cinq enjeux suivants mais non exhaustifs.

1. La GPEEC est liée aux attentes de la population sur un territoire donné. Les citoyens demandent de plus en plus de transparence dans l’action publique mais également d’efficience. Les technologies ont changé la donne et les relations avec la population qui veut des délais de réponse plus courts, d’où la nécessité d’avoir du personnel mieux formé avec des compétences adaptées.

2. Le 2e point qui justifie l’utilité de la GPEEC est de répondre à l’évolution démographique compte tenu des nombreux départs à la retraite liés au papy-boom et à la nécessité d’assurer la continuité du service. La part des 55 ans et plus représente 15,4 % des effectifs de la FPT (9,9 % en 1998) et elle est en augmentation. Ceci signifie qu’il faut organiser la transmission des savoirs, apprendre à gérer la génération Y et pourvoir les postes concernant les métiers sensibles.

3. L’autre point qui explique l’intérêt pour la GPEEC, c’est la nécessité d’assurer le maintien de compétences des agents. Cela concerne des missions traditionnelles qui évoluent en permanence (marchés publics, finances …) mais aussi des besoins nouveaux afférents à des métiers émergents. Quant à l’augmentation de la durée de la période d’activité due à la réforme des retraites, elle va entrainer le reclassement de certains agents, surtout pour les métiers pénibles, et donc l’acquisition de nouvelles compétences qu’il va falloir anticiper.

4. Mais l’intérêt de la GPEEC c’est aussi d’assurer l’évolution de carrière des agents permettant de maintenir leur motivation, de donner du sens à leur activité et surtout d’impliquer le manager pour qu’il agisse en véritable responsable d’équipe.

5. Enfin la GPEEC trouve toute sa signification dans l’optimisation et la rationalisation des coûts dans une période de tension budgétaire. La maitrise de la masse salariale est un enjeu avec une action au niveau des départs et des remplacements, le développement de la mutualisation des moyens, l’externalisation et le choix des activités à développer à maintenir ou supprimer. Il s’agit de mettre en place la modernisation de l’action publique (MAP) au niveau local.

On le voit, la GPEEC a une utilité évidente mais les conditions de réussite sont liées à la définition d’objectifs clairs, partagés et cohérents. Pour ce faire, il convient de mettre en place des outils adaptés, à titre d’exemples : le référentiel métier pour bien identifier les compétences existantes, le guide du recruteur de façon à professionnaliser le recrutement, le dispositif mobilité pour favoriser le parcours professionnel, le plan de formation pour développer l’employabilité et l’évolution professionnelle des agents, la prospective financière pour agir au niveau des coûts, notamment sur la masse salariale.

La GPEEC est un vrai challenge qui doit se traduire par un dispositif avant tout opérationnel, pragmatique et structuré empreint d’un état d’esprit volontaire pour moderniser notre administration.

Jean-François Lemmet


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