Le télétravail ne cesse de progresser

Publié le 24 novembre 2014 à 0h00 - par

Télécentres, « coworking », centres d’affaires… Avec ces nouveaux lieux de travail, qui réduisent les transports et la pollution, les collectivités contribuent à un nouveau modèle de société et d’aménagement du territoire.

En deux ans, le contexte du télétravail a beaucoup évolué, estime Bruno Marzloff, directeur du cabinet Chronos*. Si l’intérêt des collectivités et des acteurs privés était surtout le fait de pionniers, comme le conseil général de Seine-et-Marne (cf. encadré) ou la ville de Paris, il fait désormais partie de projets de développement économique qui devront répondre à une demande croissante.

Une grande collectivité sur cinq aurait déjà une politique liée au travail mobile, selon une étude Chronos/Sereho. Les entreprises souhaitent ainsi réduire la taille de leurs bureaux en allégeant le temps de présence de salariés volontaires ; de nouveaux espaces les accueillent, à côté des travailleurs indépendants, créateurs de start-up… Toutefois, la majorité des télétravailleurs préfèrent travailler à domicile.

La plate-forme dédiée Néo-nomade recense aujourd’hui 4 000 « tiers-lieux » : espaces de « coworking » ou centres d’affaires privés (où l’on peut louer un bureau pour une durée déterminée), et télécentres portés par les collectivités rurales (partagés entre plusieurs entreprises, où les salariés peuvent se rendre quelques heures ou quelques jours par semaine). Sans oublier les cafés wifi, médiathèques, « business lounge »…

La conception de ces espaces se transforme pour offrir davantage de services. En relation avec les collectivités, Gares & Connexions aménage une douzaine de sites à proximité immédiate des gares. Selon les contextes locaux, ils pourraient héberger services publics, commerces, points-relais….

Les élus interrogés pour l’étude Chronos/Sereho imaginent toutes sortes de fonctions : sièges d’associations, cellules dédiées au recrutement et à l’emploi, consultations médicales, conciergeries d’entreprises…

En ce début de siècle, le modèle fordiste d’organisation du travail structurée et la flexibilité coexistent. En tout état de cause, la mutation sociétale, liée aux nouvelles formes de travail et de mobilités, est irréversible.

Martine Courgnaud – Del Ry

 

* Source : « Comment les acteurs publics participent aux transitions du travail ? », Colloque organisé par Chronos avec divers partenaires dont la Caisse des Dépôts, le 13 novembre à Paris

 

Moins de bâtiments

En incitant ses agents à travailler dans les « Smart Work Centers », un réseau de 120 télécentres intelligents qu’elle a créés en 2012, la ville d’Amsterdam (Hollande) a pu réduire de 200 à 120 le nombre de ses bâtiments municipaux. L’espace de travail est passé de 1,3 à 0,7 bureau par agent.

Quant à la Seine-et-Marne, elle propose déjà près de 300 postes de travail, en partenariat avec les communes, ce qui représente environ 1 000 salariés télétravailleurs. Le financement de tiers-lieux privés par la collectivité n’est pas légitime, selon Gérard Eude, vice-président du conseil général chargé du développement économique et des grands projets d’aménagement du conseil général. Elle peut toutefois impulser la création de l’espace, en zone rurale notamment, et prévoir un remboursement lorsqu’il devient rentable, au travers d’un fonds qui permettrait d’alimenter d’autres projets.


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