Police municipale : vers une généralisation de l’armement ?

Publié le 16 juin 2011 à 0h00 - par

Les premières rencontres nationales de la police municipale ont lieu aujourd’hui à Nice. Le ministre de l’Intérieur doit y annoncer le port d’arme généralisé pour les policiers municipaux.

Jusqu’à présent, la décision d’armer ou non les policiers municipaux revenait à la mairie. Sa généralisation devrait être annoncée par Claude Guéant, qui préside les premières rencontres nationales de la police municipale, organisée par Christian Estrosi dans sa ville de Nice ce 16 juin. Une date non choisi au hasard, puisqu’il y a un an jour pour jour succombait Aurélie Fouquet, policière municipale – armée – de Villiers-sur-Marne, criblée de balles par des braqueurs. Du côté des pro-armement, les syndicats de police municipale. « Que la règle soit l’armement pour la police municipale » souhaite ainsi Frédéric Foncel, président du syndicat national des policiers municipaux, invité d’Europe 1 ce matin-même.

Sur France Inter, Manuel Valls, maire PS d’Évry, qui a lui-même fait armer sa police municipale. « Je suis favorable à l’extension des polices municipales partout (…) Il y a une inégalité profonde entre les villes qui ont choisi d’avoir une police municipale, pour des raisons politiques ou budgétaires, et celles qui n’ont pas fait ce choix (…) Avec l’abandon de la police de proximité, des moyens aujourd’hui en baisse, la suppression de postes pour les polices nationales, j’ai dû à Évry, comme le font beaucoup de maires, me doter d’une police municipale puissante (…), armée, formée » a-t-il déclaré, fustigeant ainsi l’action menée par le gouvernement.

Frédéric Foncel comme Manuel Valls critiquant tous deux l’attitude des maires refusant d’armer leur police, prenant pour même exemple Jean-Claude Gaudin, maire UMP de Marseille. « Jean-Claude Gaudin a des visions de plus de 30 ans alors que la police municipale a un essor formidable » a déclaré le syndicaliste. « Là-bas, le Parti Socialiste propose une police municipale présente et armée. Un maire, face à une population qui subit la délinquance (…) se doit de prendre un certain nombre de mesures » a quant à lui martelé l’élu francilien.

Reste à savoir si une telle mesure ne va pas relancer une « guerre des polices », les syndicats de policiers nationaux étant farouchement opposés à l’armement généralisé des 20 000 policiers municipaux que compte la France, dont 5 000 sont déjà armés. « Alliance Police Nationale rappelle que, dans le cadre du recentrage de la Police nationale vers son cœur de métier, la Police municipale a toute sa place dans une politique responsable de co-production de la sécurité et de réorganisation de la sécurité (…) Alliance Police Nationale tient néanmoins à souligner que la place et le rôle des Polices municipales ne doivent en aucun cas se substituer aux prérogatives et au caractère régalien des missions de la Police nationale » prévient un communiqué du premier syndicat de policiers nationaux publié en amont de ces rencontres niçoises.


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