Quel bilan pour le dispositif des emplois d’avenir ?

Publié le 9 janvier 2015 à 0h00 - par

88 000 embauches en emploi d’avenir ont été observées entre novembre 2012 et décembre 2013 alors que 100 000 recrutements étaient initialement prévus par la loi de finances 2013.

Créés par la loi du 26 octobre 2012, les emplois d’avenir sont principalement destinés aux jeunes de 16 à 25 ans. Ils ont été conçus pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes de moins de 26 ans, peu ou pas qualifiés. Ils sont ouverts, sans condition de diplôme, aux personnes de moins de 30 ans bénéficiant de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) qui ont représenté 3 % des recrutements depuis novembre 2012. Les collectivités territoriales ont réalisé 36 % des embauches. Conformément aux objectifs du dispositif, les emplois d’avenir sont signés pour des durées relativement longues afin de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes.

Des recrutements majoritaires dans le secteur non marchand

Au cours des trois premiers trimestres 2014, 67 000 contrats emplois d’avenir ont débutés ou ont été  renouvelés : 16 000 dans le secteur marchand, 50 000 dans le secteur non marchand et 1 000 en emploi d’avenir professeur. Ainsi depuis le début du dispositif, 141 000 jeunes ont été recrutés et 14 000 ont vu leur contrat d’un an renouvelé, portant à 155 000 le nombre total d’entrées en emploi d’avenir. Fin septembre 2014, 113 000 jeunes bénéficiaient du dispositif. Les jeunes ont de ce fait été recrutés en emploi d’avenir pour les trois-quarts dans le secteur non marchand.

Les emplois d’avenir sont prioritairement des emplois à temps complet et sont conclus pour une durée indéterminée ou déterminée de 1 à 3 ans. Ils sont assortis d’une aide directe de l’État s’élevant dans le cas général à 75 % du Smic brut pour les employeurs du secteur non marchand. Par ailleurs, les employeurs bénéficient également d’une exonération des cotisations patronales. L’objectif est de pérenniser le jeune sur son poste ou de lui permettre d’acquérir des compétences pour retrouver un autre emploi.

Les emplois d’avenir bénéficient autant à des hommes qu’à des femmes. 41 % des jeunes recrutés en emploi d’avenir n’ont par ailleurs aucun diplôme, 42 % ont un CAP ou BEP. 17 % ont obtenu le baccalauréat ou un diplôme de l’enseignement supérieur. Les jeunes ont majoritairement arrêté leur formation initiale plusieurs années avant leur embauche en emploi d’avenir. Qu’ils aient obtenu ou non un diplôme, 85 % des jeunes ont ainsi arrêté leurs études depuis plus d’un an, et 50 % depuis plus de 3 ans. Les diplômés représentent 60 % des entrées dans le dispositif.

Des perspectives d’avenir certaines

La loi précise que les emplois proposés « devront se concentrer sur les activités susceptibles d’offrir des perspectives de croissance et de recrutement dans les années à venir ». Ces secteurs sont en partie connus : filières « vertes », secteurs social et médico-social, métiers d’aide aux personnes Des gisements importants peuvent également exister dans les filières numériques ou dans le secteur du tourisme par exemple.

Les collectivités territoriales recrutent principalement quant à elles sur des métiers de services à la personne et à la collectivité (33 %), d’entretien des espaces verts (15 %) et d’installation et maintenance (16 %). Plus de 90 % des jeunes en emploi d’avenir sont rémunérés au Smic horaire. Toutes les conventions signées à la fin 2012 et durant l’année 2013 prévoient au moins une action de formation.

Les missions locales sont naturellement le premier prescripteur  d’emploi d’avenir (97 % des conventions tripartites sont signées avec une mission locale). Le réseau Cap emploi est compétent pour l’insertion des travailleurs handicapés (2 % des conventions) et le conseil général pour les bénéficiaires du revenu de solidarité active (1 % des conventions). 26 % des jeunes étaient en contact avec la mission locale depuis plus d’un an avant leur embauche en emploi d’avenir.

Au cours de l’année 2013, 2 800 emplois d’avenir ont été rompus durant le premier mois sur les 78 000 contrats (hors professeur) commencés avant le 1er janvier 2014, soit un taux de rupture à 1 mois de 4 %.

Le dispositif semble donc être un succès malgré la non atteinte du quota d’emploi initialement fixé à 100 000 emplois.
Source : Les emplois d’avenir, Dares Analyse, n° 081, octobre 2014


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