Rapprocher fonction publique d’État et territoriale

Publié le 11 septembre 2014 à 0h00 - par

Les détachements de cadres dirigeants sont importants entre la fonction publique d’État et la fonction publique territoriale. Un rapport préconise une fusion des concours de l’Ena et de l’Inet.

Pourquoi ne pas fusionner les concours de l’Ena (École nationale d’administration) et de l’Inet (Institut national des études territoriales), voire créer une scolarité unique ? Car les transferts de cadres supérieurs et dirigeants de l’État et des collectivités entre la FPE et la FPT sont fréquents, précisent dans un récent rapport* l’Inspection générale de l’administration (IGA), le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et le Contrôle général économique et financier (CGEF).

Ainsi, fin 2012, 296 hauts fonctionnaires de l’État étaient en activité au sein d’une collectivité territoriale (dont 110 membres des corps de sortie Ena) et 110 administrateurs territoriaux travaillaient au sein de la fonction publique d’État.

Par ailleurs, en additionnant les 80 personnes recrutées chaque année par l’Ena et les 65 sélectionnées par l’Inet, on obtient quasiment le nombre d’élèves de l’Ena quelques années avant la création du concours de recrutement des administrateurs territoriaux (1990). Une conséquence due, en partie, à la décentralisation et au transfert de compétences de l’État vers les collectivités.

Économies

En outre, poursuit le rapport, les candidats qui se présentent aux deux concours ont des profils assez similaires, les dates des épreuves se succèdent et les programmes sont très voisins. Un concours unique aurait pour avantage de mutualiser les dépenses de logistique : chacun coûte aujourd’hui quelque 500 000 euros par an.

Par ailleurs, le module « territoires », partagé entre élèves des deux écoles, est de moins en moins étendu, alors que les employeurs attendent des connaissances et des compétences, sinon identiques, du moins très proches, pour les deux fonctions publiques. Pour autant, organiser une scolarité unique s’accompagnerait de filières métier.

Les conditions d’affectation, qui opposent le classement de sortie de l’Ena à la liste d’aptitude de l’Inet, correspondent à des marchés de l’emploi public différents : une vingtaine d’employeurs d’État contre plusieurs centaines de collectivités.

Deux systèmes de sortie pourraient coexister, comme pour Polytechnique, qui propose un lassement vers les corps de fonctionnaires de l’État, et une sortie vers une multitude d’autres emplois.

Le rapprochement entre les deux écoles devrait être étudié avec le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT). La directrice de l’Ena et le directeur de l’Inet collaborent actuellement dans une mission sur les pratiques managériales des cadres supérieurs et dirigeants des fonctions publiques.

Ils formuleront des propositions pour développer des formations communes aux deux écoles : au moment de la formation des lauréats des concours et dans les programmes de formation continue lors de moments-clefs de leur carrière.

Marie Gasnier

* Source : « L’encadrement supérieur et dirigeant de l’État », juillet 2014


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