RPS : quels moyens de prévention?

Publié le 17 juillet 2012 à 0h00 - par

L’évolution du monde du travail conduit au développement de risques encore peu pris en compte dans le secteur public : les risques psychosociaux ou RPS. Ces risques recouvrent l’ensemble des risques et troubles affectant le bien-être et la santé mentale et physique des individus au travail. Longtemps sous-estimés, les risques psychosociaux sont pourtant bien réels. Qu’en est-il ?

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Leurs manifestations sur les individus sont diverses : mal-être à souffrance, fatigue à épuisement professionnel, violences internes dont harcèlement, violences externes (incivilité, agression), comportements suicidaires, phénomènes d’anxiété, dépression, conduites addictives, troubles musculo-squelettiques, stress. Le Bureau International du Travail (BIT) estime que le coût du stress dans les pays industrialisés s’élève entre 3 et 4 % du PIB. En 2010, cette estimation correspondrait pour la France à une fourchette de 58 à 77 milliards d’euros. Le stress est à l’origine de 50 à 60 % de l’absentéisme. 500 000 fonctionnaires sont arrêtés tous les jours pour un motif de santé !

Fort de ce contexte, la Direction générale de l’administration de la fonction publique (DGAFP) a finalisé en janvier dernier la rédaction d’un guide méthodologique d’aide à l’identification, l’évaluation et la prévention des RPS dans la fonction publique (non publié à ce jour).

Cette initiative s’inscrit dans un triple contexte :

Les pistes à explorer pour entreprendre une véritable démarche de prévention des RPS

Un projet efficace de prévention des risques psychosociaux (RPS) doit s’appuyer sur une bonne articulation entre trois niveaux de prévention. Le premier niveau consiste à prioriser les actions de prévention sur les causes profondes des RPS qui sont généralement liées à l’organisation du travail. Le second consiste à aider dans un même temps les salariés dans la gestion des difficultés quotidiennes reconnues comme stressantes ou usantes. Enfin, une prise en charge individuelle et sans délai des salariés en difficultés et déjà très affectés doit être envisagée.

Cependant une bonne prévention des risques psychosociaux n’est pas seulement l’application de solutions simples et toutes faites. Elle est à construire. Pour ce faire, il est nécessaire d’inscrire la démarche dans la durée, et de prendre le temps, d’avancer par étapes successives pour mettre en place les conditions nécessaires, qui clarifieront les principes, qui guident l’action de lutte contre les RPS.

La création d’une dynamique autour de la démarche de prévention donnera des réponses plus solides et acceptées. Des indicateurs et des outils adaptés doivent être envisagés et discutés collectivement pour rendre la démarche pertinente. Il ne faut également pas ignorer que dans beaucoup de collectivités, la mesure et les données quantitatives rassurent. Les outils de type questionnaire pourront ainsi être privilégiés. Le recueil d’informations sur les conditions de travail des salariés est aussi naturellement indispensable pour orienter la prévention. Pour cela, des entretiens individuels et collectifs avec des salariés seront utiles.

La nécessité d’une approche pluridisciplinaire

Une approche pluridisciplinaire est également nécessaire car elle permet de croiser des connaissances différentes sur le travail des salariés (process de travail, santé physique, mentale et psychique des salariés, organisation générale du travail, management). Chaque salarié ayant des connaissances spécifiques sur son propre travail, il sera indispensable de mettre en place une communication et des temps d’échange pour lever les difficultés et ambiguïtés, partager les connaissances et se mettre d’accord et informer sur la démarche initiée.

Comprendre la manière dont se font les tensions à l’origine de risques psychosociaux orientera avec efficience la prévention à mener. Les compétences extérieures (organismes de prévention, consultants reconnus en RPS, experts du CHSCT, …) favoriseront une prise de recul des acteurs internes et faciliteront le dialogue.

L’employeur ne peut plus faire « comme si de rien n’était » face aux RPS. Pourtant, le phénomène des RPS reste encore un phénomène difficile à définir, à identifier et à prévenir puisque dans ce domaine, vie privée et vie professionnelle se chevauchent et se confondent. En découle une difficulté à évaluer et à intégrer les RPS dans des mesures de prévention alors même que les législations communautaires et nationales imposent de plus en plus aux employeurs de les intégrer comme un risque à part entière dans leurs politiques de prévention.


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