Les formations sociales ne font plus recette

Publié le 5 janvier 2017 à 15h09 - par

Le ministère des Affaires sociales et de la Santé enregistre une baisse du nombre d’étudiants inscrits dans les filières de formation du travail social.

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En 2015, près de 62 000 étudiants étaient inscrits dans une formation préparant à l’un des 14 diplômes du travail social recensés dans le Code de l’action sociale et des familles (CASF), selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) du ministère des Affaires sociales et de la Santé (Etudes & Résultats n° 986, décembre 2016). Parmi ces étudiants, la moitié étaient inscrits en première année, dont 45 % dans des formations de niveau V (niveau BEP ou CAP), 12 % dans des formations de niveau IV (niveau baccalauréat), 36 % dans des formations de niveau III (niveau bac + 2) et 7 % dans des formations de niveaux II et I (niveau bac + 3 ou plus).

Composée des formations d’éducateur spécialisé, d’éducateur technique spécialisé, de moniteur-éducateur et d’aide médico-psychologique (AMP), la filière éducative rassemble plus de la moitié des effectifs. Par ailleurs, un quart des étudiants relève de la filière sociale, qui comprend les formations suivantes : assistant de service social, conseiller en éducation sociale familiale (CESF), technicien en intervention sociale et familiale (TISF), Diplôme d’État d’ingénierie sociale (DEIS), auxiliaire de vie sociale. La filière consacrée à la famille et l’enfance en accueille un étudiant sur six, dans les formations d’éducateur de jeunes enfants (EJE), d’assistant familial et de médiateur familial. Au total, plus de 80 % de ces étudiants sont… des étudiantes !

Les effectifs des étudiants inscrits dans les formations sociales étaient nettement plus élevés en 2015 que dix ans auparavant (+ 14 %), constate la DREES. Les formations enregistrant les hausses les plus importantes – à l’exception de celles d’assistant familial, diplôme créé en 2005 – sont celles préparant aux fonctions d’encadrement : CAREFUIS (+ 322 %) et CAFDES (+ 79 %). Mais, depuis cinq ans, seuls les effectifs des formations d’éducateur de jeunes enfants (+ 13 %), de conseiller en économie sociale familiale (+ 5 %) et de moniteur-éducateur (+ 3 %) connaissent une augmentation. « C’est entre 2010 et 2011 que les effectifs d’inscrits en première année en formation diminuent pour la première fois depuis le début des années 1980. Ainsi, le nombre total d’étudiants dans les formations sociales a diminué de 7 % entre 2010 et 2015, tout comme celui des nouveaux inscrits », note l’étude. Avec une évolution contrastée selon les régions.

L’âge moyen à l’entrée en formation est de 31 ans. « Cet âge relativement élevé s’explique par de fortes proportions d’étudiants qui reprennent leurs études, soit pour évoluer professionnellement, soit pour s’insérer sur le marché du travail », explique l’auteur de l’étude, Thomas Vroylandt. Le statut d’activité des étudiants est très différent selon la formation suivie. Près d’un quart des étudiants possèdent déjà un diplôme du secteur sanitaire ou social. C’est particulièrement le cas de ceux inscrits dans les formations de niveaux II et I, destinées à former les personnels d’encadrement.