Les femmes travaillent souvent la nuit dans la fonction publique

Publié le 8 septembre 2014 à 0h00 - par

De plus en plus de salariés travaillent la nuit, surtout parmi les femmes dans la fonction publique, selon une étude réalisée par Dares Analyses, en août 2014.

En 2012, 15,4 % des salariés travaillent de nuit et 30 % d’entre eux sont des salariés de la fonction publique. Parmi les familles professionnelles les plus concernées par ce travail figurent les salariés de l’armée, de la police et des sapeurs-pompiers, celle des infirmiers et des sages-femmes venant en troisième et quatrième position.

Dans la fonction publique, où l’on note une forte présence féminine, le travail de nuit est plus fréquent avant trente ans et décroît avec l’âge. Les salariés concernés par cette modalité de temps de travail ont le plus souvent des horaires atypiques. Ils déclarent des conditions de travail plus difficiles que les autres salariés, une forte pénibilité physique et des facteurs de stress compensés par un supplément salarial.
 

Qui sont les travailleurs de la nuit ?

Selon le Code du travail, le travail de nuit recouvre une plage horaire plus large : entre 21 heures et 6 heures du matin depuis la loi du 9 mai 2001, entre 22 heures et 5 heures antérieurement. La loi définit le travailleur de nuit comme tout travailleur qui accomplit une fraction de son temps de travail entre 21 heures et 6 heures soit au moins trois heures deux fois par semaine, soit au moins 270 heures sur douze mois consécutifs.

Les deux familles professionnelles qui comptent le plus grand nombre de travailleurs de nuit sont les conducteurs de véhicules et les salariés de l’armée, de la police et des pompiers. Ce sont des métiers à forte présence masculine. Des familles professionnelles où 90 % des emplois sont occupés par des femmes sont aussi concernés, il s’agit : des infirmières, des sages-femmes et des aides-soignants.

Les salariés de la fonction publique travaillent plus fréquemment la nuit que les salariés du secteur privé. Ils constituent 22 % de l’ensemble de l’emploi salarié mais 30 % des salariés qui travaillent de nuit. Apprentis, stagiaires et bénéficiaires de contrats aidés travaillent par contre rarement de nuit. Les femmes intérimaires travaillent en revanche bien plus souvent la nuit et presque aussi souvent que les hommes intérimaires.
 

Les risques du travail de nuit

Les salariés qui travaillent la nuit ont une rémunération plus élevée mais des conditions de travail nettement plus difficiles que les autres salariés. Ils sont soumis à des facteurs de pénibilité physique plus nombreux, une pression temporelle plus forte, des tensions avec leurs collègues ou le public plus fréquentes. Les plans d’actions ou les accords relatifs à l’emploi des seniors retiennent d’ailleurs parfois l’arrêt du travail de nuit comme une des formes d’amélioration des conditions de travail des seniors.

Le travail de nuit se cumule avec d’autres formes d’horaires atypiques. Les salariés concernés travaillent pour la plupart le soir mais ils sont aussi nombreux à travailler le samedi ou le dimanche. Ils sont souvent à temps complet. Leurs horaires sont déterminés de façon plus rigide : pour 66 %, ils sont contrôlés par l’encadrement, une badgeuse ou  un système de fiches. 89 % des horaires de nuit sont déterminés unilatéralement par l’employeur.

Les conditions de travail de nuit apparaissent plus difficiles que celles des autres salariés. Les agents travaillant la nuit sont en effet plus souvent soumis à de fortes contraintes de rythme de travail. Ils doivent se dépêcher et peuvent plus rarement faire varier les délais fixés. Leur travail comporte davantage de facteurs de pénibilité physique et de contraintes de vigilance. Ils sont confrontés à des personnes en détresse, à des tensions ou même à des agressions. Ils sont généralement atteints par un sentiment plus fréquent d’usure professionnelle.

Le travail de nuit exerce cependant toujours un attrait pour les salariés, compte tenu des incidences financières majorées qu’il génère. Ses conséquences à long terme sur la santé des salariés sont néanmoins mal appréhendées. L’évaluation des risques psychosociaux à mettre obligatoirement en place en 2015 dans le secteur public aidera sans nul doute, à mieux appréhender et accompagner le stress qu’il peut générer chez les agents.
 

Source : Le Travail de nuit en 2012, Dares Analyses, n° 062, août 2014


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