Qualité de vie au travail : éviter le burn out

Publié le 31 octobre 2012 à 0h00 - par

Le burn out, ou syndrome d’épuisement professionnel, provient d’un stress intense. Ses symptômes psychologiques et physiques se traduisent par un état d’épuisement mental, physique et émotionnel grave. Comment reconnaître un burn out ?

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Le burnout reflète une relation difficile entre les individus et leur travail

Le burn out peut être assimilé à une déflagration, résultat d’une rencontre passionnée et passionnelle entre, d’une part, un candidat talentueux (ou une équipe) et d’autre part, un projet qui inspire le dépassement et une entreprise dont toutes les forces vives sont tendues vers la performance. Il survient après de longs mois, ou années, d’exposition à des situations de stress intense. Trois types de symptômes le caractérisent : un épuisement physique et intellectuel extrême, la disparition de l’empathie et une déshumanisation, la perte de l’enthousiasme pour le travail.

Parmi les facteurs personnels qui déclenchent l’implosion, peuvent être recensés :

  • la tendance au perfectionnisme et le rapport outrancier à l’exigence,
  • le culte excessif de la performance,
  • le peu d’estime de soi,
  • la difficulté à mettre les limites,
  • le désir immodéré de plaire,
  • un niveau anormal d’anxiété intérieure,
  • une certaine forme de rigidité,
  • la difficulté de reconnaître et d’exprimer ses émotions,
  • les comportements de type « sauveur » et, finalement, le fait d’accepter de piétiner et de fouler, jour après jour, au « nom de la raison d’État » (et parfois de l’image sociale) les valeurs personnelles et le contact avec soi qui nourrissent le sens que nous décidons de donner à nos vies.

L’épuisement professionnel est le reflet d’une fracture entre la personne et son intériorité.

 

Le burnout est causé par le travail et frappe des personnes « normales »

La recherche médicale reconnaît l’existence d’une relation entre des styles managériaux à caractère abusif, irrespectueux, menaçant, hostile, harcelant, dépourvu de signes de reconnaissance et le risque accru des maladies précitées parmi les collaborateurs dont ces managers ont la responsabilité. Ce n’est pas tout d’être un cadre bardé de brillants diplômes, ayant un historique de performances techniques et financières exceptionnelles qui, tel un mercenaire, est propulsé pendant quelques mois à la tête de services pour en réduire les coûts pour rebondir vers d’autres sommets, laissant des hommes et des femmes sur le flanc dans l’attente de la prochaine vague de changements. Encore faut-il entretenir la compétence liée à la lucidité et au courage managérial qui consistent à connaître ses forces et limites, accepter de l’aide pour s’améliorer, écouter et prendre au sérieux l’avis des personnes dont on a accepté la responsabilité, respecter ses engagements, préserver une cohérence intérieure ancrée dans des valeurs, promouvoir le sens de la solidarité et celui de l’attitude « juste » dans le souci du bien commun. Surtout lorsque les temps de crise obligent malheureusement à prendre des décisions humainement difficiles. En résumé, ne pas infliger à l’autre ce qu’on n’aimerait pas se voir infliger à soi.

 

Privilégier la communication

L’épuisement professionnel affecte les plus doués et les plus enthousiastes. Seul, tant au niveau personnel qu’à celui de l’entreprise, il est très difficile de s’en sortir. Il y a souvent lieu de faire appel à un tiers pour sortir de ces schémas. Accepter que les recettes appliquées jusqu’ici n’aient pas amélioré la situation est décisif. La confrontation à l’inefficience récurrente doit amener à réfléchir autrement et à renoncer à l’illusion de la « toute puissance ». Le constat de devoir changer de niveau de lecture, de perspective et de raisonnement exige humilité, courage et bienveillance, tant vis-à-vis de soi que de ses collaborateurs.

Le burn out n’est pas seulement une question de gestion d’énergies et de compétences. Il renvoie urgemment à des questions de choix de société en termes de cohérence intime et sociétale, de style de consommation, de priorité des valeurs, de solidarité, de morale managériale. Le burn out nous force à nous engager par rapport à des questions essentielles qui portent sur la nature de nos relations, sur notre engagement au monde et sur ce que nous décidons de transmettre à ceux qui nous suivent. Il éclaire les nouveaux défis auxquels les individus et les organisations sont obligés de réagir au risque de suffoquer.

L’impact de l’épuisement professionnel est difficile à chiffrer avec précision dans le secteur public. Mais sans nul doute une meilleure connaissance des problématiques managériales du public enrichira cette connaissance.
 

Pour aller plus loin :

Formation risques psychosociaux : repérez les souffrances au travail

Objectifs : Stress excessif, management « pathogène », harcèlement moral… Les premiers réflexes à avoir pour détecter, alerter et accompagner les salariés


  • Comprendre les causes de souffrance au travail.
  • Identifier les risques psychosociaux dans son entreprise.
  • Évaluer le degré de souffrance perçu par les salariés.
  • Mettre en place une démarche de prévention collective.

 

Stress au travail, votre avis nous intéresse…

Le stress est un des risques psychosociaux les plus médiatisés. Il ne figure pas dans le tableau des maladies professionnelles indemnisées. Toutefois, les conséquences du stress peuvent donner lieu à la reconnaissance d’une maladie à caractère professionnel. L’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé de ses salariés.

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