Accessibilité aux handicapés : « pas de recul » mais du pragmatisme, selon Marisol Touraine

Publié le 11 février 2015 à 0h00 - par

Marisol Touraine a défendu mercredi le choix « pragmatique » du gouvernement d’accorder des délais supplémentaires pour la mise en accessibilité des lieux publics et des transports aux personnes handicapées, alors que des manifestations étaient organisées dans plusieurs villes de France contre cette décision.

Personne handicapée

« Il n’y a pas de recul, il y a simplement la volonté d’être pragmatique », a assuré la ministre des Affaires sociales, à l’occasion du 10e anniversaire de la loi du 11 février 2005 sur le handicap, qui visait notamment à rendre les établissements recevant du public accessibles dans un délai de dix ans.
« La réalité est que la loi de 2005 est une grande loi qui n’a pas bénéficié des moyens nécessaires », a ajouté Mme Touraine lors d’une visite à la maternité de l’Institut mutualiste Montsouris de Paris, qui a ouvert en 2006 des consultations dédiées aux femmes handicapées.
« Lorsque nous sommes arrivés aux responsabilités en 2012, nous avons dit qu’il ne serait pas possible de faire en deux ans et demi ce qui n’avait pas été fait préalablement », a-t-elle rappelé.
Une ordonnance gouvernementale, présentée en septembre en Conseil des ministres et qui doit encore être ratifiée par le Parlement, prévoit des délais supplémentaires allant jusqu’à trois, six ou neuf ans pour la mise en accessibilité des lieux publics.
« D’ici septembre 2015, l’ensemble des établissements recevant du public vont devoir remplir un document de programmation, et donc ils vont s’engager dans la démarche d’accessibilité », a rappelé la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, Ségolène Neuville.
En matière d’accès aux soins, Mme Touraine a fait état d’amendements au projet de loi Santé, visant à ce que « les personnes porteuses de handicap puissent être prises en charge dans les meilleures conditions possibles ».
Un de ces amendements visera à ce que « les Agences régionales de santé prennent en compte dans les territoires les besoins de santé des personnes handicapées », a-t-elle dit, soulignant qu' »il n’y a pas aujourd’hui d’identification des besoins spécifiques ».
Mme Neuville avait également fait état la semaine dernière d’amendements visant à améliorer le fonctionnement des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), et à permettre le tiers payant pour les aides techniques, par exemple les fauteuils roulants.
Des rassemblements de personnes handicapées étaient organisés mercredi dans une trentaine de villes, dont à Paris devant l’Assemblée nationale.

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