Déçus d’une rencontre avec Marisol Touraine, des médecins généralistes continuent de boycotter la carte Vitale

Publié le 13 janvier 2015 à 0h00 - par

Des représentants syndicaux de médecins généralistes, reçus lundi par la ministre de la Santé Marisol Touraine, ont indiqué à l’AFP n’avoir reçu « aucune réponse concrète » et maintenir leur grève administrative et le boycott de la carte Vitale.

Déçus d'une rencontre avec Marisol Touraine, des médecins généralistes continuent de boycotter la carte Vitale

« La ministre nous a écoutés. Il nous a semblé qu’elle nous avait entendus, mais concrètement, aucune réponse satisfaisante n’a été apportée à nos revendications », a déclaré Théo Combes, président du syndicat des jeunes médecins généralistes (SNJMG). Alors que la fermeture des cabinets pendant les vacances de Noël s’est transformée depuis le 5 janvier en grève administrative, la ministre reçoit certains syndicats de médecins. Lundi, c’était le tour du « Front généraliste ». Ce regroupement de représentants de généralistes et d’internes en médecine générale réclame notamment une meilleure reconnaissance de la médecine générale, qui passe par une réécriture de certains articles du projet de loi Santé et par une augmentation de la consultation à 25 euros.

« Une bonne étape » a toutefois été franchie, selon Claude Leicher, président de MG-France (principal syndicat de généralistes). Un groupe de travail dédié à la médecine générale va s’ouvrir, en plus de ceux consacrés à la généralisation du tiers payant ou au service public hospitalier. « Mme Touraine a indiqué qu’elle ferait l’annonce la semaine prochaine. On va participer à ce groupe de travail car il y a des améliorations à obtenir » dans la future loi Santé, comme « le rôle du médecin généraliste dans les soins primaires ou dans le dépistage ».

« Reste que sur les moyens, la ministre nous dit qu’il n’y a pas d’argent. Or les généralistes sont sous-payés », estime M. Leicher. « Nous allons donc écrire au Premier ministre et solliciter le président de la République » car « nous avons besoin de savoir si le virage ambulatoire promis », qui doit mettre l’accent sur les médecins de ville pour éviter des hospitalisations inutiles, « c’était du vent », « pour savoir s’ils peuvent investir sur les soins de proximité », poursuit-il. Dans l’attente d’une réponse, « nous maintenons le mouvement » de boycott de la carte vitale, qui revient à transmettre des feuilles de soins papier pour engorger les services de la Sécu.

Certains médecins ont commencé à demander 25 euros aux patients et « MG-France sera solidaire s’ils ont des ennuis sur le front conventionnel », assure M. Leicher. Tout médecin en secteur 1 s’engage à ne pas dépasser les tarifs fixés par la Sécurité sociale, en l’occurrence 23 euros pour une consultation en médecine générale.

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