Grève de médecins hospitaliers pour dénoncer les conditions de travail

Publié le 14 octobre 2014 à 0h00 - par

Des médecins hospitaliers étaient en grève mardi 14 octobre à l’appel d’une intersyndicale, pour dénoncer un manque d’attractivité du métier, une augmentation de l’activité doublée d’une diminution des effectifs et une « sensation de mépris institutionnel permanent ».

Grève de médecins hospitaliers pour dénoncer les conditions de travail

Selon l’intersyndicale Avenir Hospitalier, 34 % des 40 000 médecins hospitaliers étaient en grève mais leur mouvement n’avait pas d’incidence pour les patients du fait des réquisitions de praticiens. Le ministère de la Santé n’a pas confirmé ces chiffres. Initialement, quatre autres intersyndicales devaient être mobilisées mardi aux côtés d’Avenir Hospitalier pour réclamer que la gouvernance des hôpitaux, qui doit être redéfinie dans le projet de loi santé, prenne plus en compte l’avis des médecins. Ayant obtenu des engagements de la ministre de la Santé Marisol Touraine et l’ouverture prochaine de négociations sur l’attractivité du métier hospitalier, elles ont levé leur préavis. Seule Avenir Hospitalier a maintenu l’appel à la mobilisation pour dénoncer « une aggravation des conditions de travail de plus en plus insupportables » et la non prise en compte de la pénibilité de leur métier.

La tarification à l’acte introduite en 2009 a entraîné une hausse de l’activité. Le nombre de séjours en hospitalisation complète dans le public a grimpé de 4,9 millions en 2002 à 5,3 millions en 2009, selon l’Institut de recherche et documentation en économie de santé (Irdes). « On nous demande de faire toujours plus » mais les effectifs ne suivent pas, déplore Yves Rebufat, vice-président de l’intersyndicale. Les anesthésistes par exemple « sont en grande souffrance », du fait de la « catastrophe démographique ». « Les jeunes fuient les hôpitaux, les moins jeunes aussi », dit-il. Avenir Hospitalier demande donc, entre autres, que les premiers échelons de carrière soit supprimés pour attirer les jeunes recrues dans le giron du public, et que les temps de travail soient respectés. Nous sommes « payés pour faire 40 heures par semaine. On nous demande d’en faire 48 à 60 heures et notre travail supplémentaire n’est pas reconnu », résume Patrick Dassier, fustigeant ce « recours au bénévolat imposé ».

La Cour des comptes relevait en septembre l’attractivité du privé, avec des salaires beaucoup plus avantageux que dans le public. « A ces différences s’ajoutent des conditions d’exercice plus contraignantes pour les médecins hospitaliers sur lesquels reposent pour l’essentiel la permanence des soins. Cette dernière implique des sujétions plus lourdes en matière d’horaires, de souplesse d’organisation et de conditions de travail », notait la Cour des comptes.

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