L’industrie du médicament refuse de supporter seule les économies

Publié le 18 avril 2014 à 0h00 - par

L’industrie du médicament refuse de supporter à elle seule l’essentiel des dix milliards d’euros d’économies annoncées dans l’assurance maladie, via des baisses des prix, et appelle le gouvernement à mener des réformes structurelles, a indiqué jeudi sa fédération, le Leem.

L’industrie du médicament refuse de supporter seule les économies

« Le seul moyen de rééquilibrer les comptes de façon pérenne est de s’attaquer à des réformes structurelles », a indiqué à l’AFP Patrick Errard, président du Leem (Les entreprises du médicament), qui rappelle que le médicament ne représente que 15 % des dépenses d’assurance maladie contre 50 % pour l’hôpital. « Contribuer à 50 % au redressement des comptes quand on ne pèse que 15%, c’est visiblement un déséquilibre qui ne se justifie pas », s’est indigné M. Errard, qui refuse que le médicament soit considéré comme « le pivot de la recherche de nouvelles économies » par le gouvernement.

Pour le président du Leem, les efforts doivent porter avant tout sur les hôpitaux. « Il faut le faire de manière intelligente. Il ne s’agit pas de rendre les hôpitaux exsangues ou de les mettre dans des difficultés supérieures à celles qu’ils connaissent déjà », a-t-il toutefois souligné. M. Errard a notamment évoqué la piste de l’hospitalisation courte et de la chirurgie ambulatoire, « une vraie question qui doit être développée dans notre pays (…) et qui représente une manne extrêmement importante d’économies potentielles ».

Pour les fabricants, les économies sur le prix des médicaments constituent une « menace » pour cette industrie en France. « Le déséquilibre de cette régulation économique remet aujourd’hui en cause l’outil industriel de production », regrette le Leem, qui assure que les investissements productifs ont baissé de 44 % ces quatre dernières années dans le secteur des médicaments en France, entraînant « une perte d’emplois en production ». Selon la fédération, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, et désormais l’Espagne et l’Italie « concurrencent lourdement la France pour la localisation sur leur sol d’activités de production ». Un enjeu « capital », car cette industrie exporte plus de la moitié de la production nationale.

Le Leem préconise « la fixation d’une loi de financement, non plus annuelle, mais pluriannuelle, qui confère davantage de visibilité aux acteurs du système de santé, tout en contribuant à l’effort de réduction des déficits, notamment par des actions structurelles ». « Concilier les enjeux de réduction des déficits et de contribution des entreprises du médicament au retour à la croissance du pays est devenu quasi impossible du fait du recours massif aux baisses de prix », assure en conclusion le secteur.

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